Auréolé, ce qu’il reste de nuit dans ce jour fade
caresse la peau du survivant qui passe. Cela gon-
fle jusqu’au soir sur le zinc où la mousse d’un
verre de bière déborde. La fille jette sa tête en
arrière sur un rire de gorge. L’ennui, le ballet
charnel croisent le chant, le rossignol, les notes.
Le trompettiste souffle. La chanteuse écrase sa
robe d’organdi entre les mains d’un « guy ».
Les doigts, les jambes, le plancher, la houle
dessinent, tracent sur Broadway ce sentier apa-
che, défient la grille implacable de Manhattan.
Swett Basil.