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Citation de Partemps


An Goethe.
Iéna le 7 septembre 1794.

C’est avec plaisir que j’accepte votre chère invitation à W., mais avec la demande sérieuse que vous ne comptez pas sur moi en aucun morceau de votre ordre domestique, parce que malheureusement, mes convulsions me rendent ordinaire de consacrer toute la matinée à dormir, parce qu’elles ne me laissent pas tranquilles la nuit, et jamais je ne serai jamais aussi bon de pouvoir compter sur une certaine heure pendant la journée. Vous me permettrez donc de me considérer dans votre maison comme un parfait étranger qui n’est pas pris en considération, et en m’isolant totalement, d’éviter l’embarras de laisser quelqu’un d’autre dépendre de mon bien-être. L’ordre qui fait du bien à tout autre être humain est mon ennemi le plus dangereux, car je ne dois faire quelque chose en particulier que dans un certain temps, donc je suis sûr que cela ne me sera pas possible.

Je vous prie de m’excuser pour ces préliminaires que j’ai dû faire prédire par la suite pour rendre possible mon existence auprès de vous. Je demande simplement la liberté d’être malade avec vous.

J’ai déjà commencé à vous offrir un séjour chez moi quand j’ai reçu votre invitation. Ma femme est allé à Rudolstadt avec l’enfant pour trois semaines pour éviter les feuilles que M. Humboldt a inoculées à son petit. Je suis toute seule et je pourrais vous donner un appartement confortable. À part Humboldt, je vois rarement quelqu’un, et depuis longtemps, aucune métaphysique n’a franchi mon seuil.

Le char de Ramdohr m’a rendu bizarre. Quand j’ai feuilleté le premier, j’ai eu peur de son écriture insensée et de sa philosophie horrible, et je l’ai renvoyé par-dessus le cou et la tête du libraire. Plus tard, quand j’ai trouvé dans un journal savant quelques passages de son écriture sur l’école néerlandaise, j’ai gagné une meilleure confiance en lui et j’ai repris son charisme, qui ne m’a pas été tout à fait inutile. Ce qu’il dit en général sur les sensations, les goûts et la beauté est certes très insatisfaisant et, pour ne pas dire pire, une véritable philosophie impériale; mais j’ai trouvé très utile le théile empirique de son livre, dans lequel il parle du caractéristiques des différents arts et détermine à chacun leur sphère et leurs limites. On voit qu’il est ici dans sa sphère, et qu’en séjournant longtemps sous des œuvres d’art, il a acquis une compétence de goût, certes pas méchante. Ici, dans ce thé, parle l’homme enseigné qui, là où il n’y a pas une voix décisive, mais qui compte. Mais il se peut qu’il perde totalement pour vous le Werth qu’il a dû avoir ici pour moi, parce que l’expérience sur laquelle il s’appuie est quelque chose que vous connaissez et que vous n’avez donc pas pu trouver quelque chose de nouveau chez lui. C’est précisément ce que vous cherchiez qu’il a eu un accident au plus haut point, et vous n’avez pas besoin de ce qu’il a réussi. Cela devrait m’étonner que les Kantiens le laissent partir tranquillement, et que les adversaires de cette philosophie ne cherchaient pas à renforcer leur parti par lui.

Puisque vous avez lu ce fragment de moi sur le sublime, j’en mets ici le début, où vous trouverez peut-être quelques idées qui peuvent déterminer l’expression esthétique de la passion. Quelques précédents essais de moi sur les objets esthétiques ne me satisfont pas assez pour vous les présenter, et quelques-uns plus tard, qui ne sont pas encore imprimés, je vais apporter avec moi. Peut-être que vous vous intéressez une recension de moi sur les poèmes de Matthissons dans la A.L. Z. qui sera distribuée cette semaine. Dans l’anarchie, qui règne encore dans la critique poétique, et dans le manque total de lois objectives du goût, le juge d’art est toujours très embarrassé lorsqu’il veut soutenir son affirmation par des raisons ; Parce qu’il n’y a point de code sur lequel il pourrait se prévaloir. Pour être honnête, soit il doit se taire, soit être à la fois le législateur et le juge (ce que l’on n’aime pas toujours). J’ai pris le dernier parti dans cette recension, et avec quels droits ou quel bonheur, c’est ce que je préfère entendre de votre part.

C’est comme ça que j’obtiens la recension et que je l’y mets.

Fr. Schiller.
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