Car la mort ne s'apprend pas. Elle vient nous cueillir alors que tant de choses restent à accomplir. A peine humais-je le parfum de cet amour partagé que déjà, je devais refermer le flacon sur ces embruns enivrants.
Prétendre qu'avant de mourir, vous voyez se dérouler le film de votre vie est un lieu commun. Pourtant, cela s'avéra vrai. A un détail près. Je n'en vis qu'un extrait.
Car l'amant espère follement que son amour durera toujours. Il n'est jamais préparé à la fin de son histoire. Il est tout à son amour, absorbé à en vivre chaque seconde. Les journées ne s'égrènent pas en minutes ou en heures mais en conversations téléphonées, messages ou rendez-vous. Le biorythme de l'amant est particulier et ne répond qu'à une unité de mesure : l'échange avec l'être aimé. Même si l'attente est un enfer, l'amant espère. Un mot qui le délivrera de ses doutes. Etrange acharnement à ne pas cesser d'y croire.