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Citation de Aproposdelivres


Une lueur vacilla dans la nuit encombrée de formes enchevêtrées. Elle clignota plusieurs fois tandis que la pirogue glissait au ras des troncs noirâtres bordant la rive, jaillissant parfois même des eaux du bayou. Horse savait que ce fanal était l’éclairage extérieur de Felix Petitjean. Il se rappela que pour atteindre le mouillage à l’autre bout de la clairière, il lui faudrait franchir à découvert l’appontement de son vieux rival. La pleine lune, même à peine levée, l’inquiétait.
Alors qu’il cherchait un moyen de passer inaperçu, les arbres s’espacèrent. Il distinguait la maison, en retrait à une vingtaine de mètres du bayou. Aucune lumière à l’intérieur : toute la famille devait dormir.
Horse se pencha par-dessus bord, se propulsant le long de la berge à la force du poignet là où il le pouvait, pagayant de son mieux le reste du temps. Même s’il se vantait souvent, après une ou deux bières au R&J’s, d’être à cinquante-deux ans le pêcheur d’huîtres le mieux bâti de la paroisse de Plaquemines, il regrettait d’avoir fait à la rame le trajet depuis son repaire de Bayou Dulac. Ses épaules l’élançaient, son dos commençait à lui faire mal. «Mais qu’est-ce qui m’a pris de sortir cette pirogue ?» se répétait-il.
À l’approche du ponton mal équarri, il s’agrippa à un pilotis, laissant le courant paresseux amener l’embarcation contre les pneus fixés aux traverses. Au mouillage de l’autre côté, la Mathilde semblait somnoler.
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