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Citation de Charybde2


Rien ne pouvait plus maintenant détourner de son cours l’intolérance engendrée par le nationalisme triomphant : il lui fallait non seulement un Dieu unique et une seule monarchie, mais aussi une seule race. Les persécutions auraient sans doute pu être contenues, sans la menace ottomane qui pesait sur la chrétienté, et si, après la conquête, les Maures ne s’étaient pas retirés nombreux au Maroc pour exciter les pirates barbaresques. Mais il ne devait pas en être ainsi. Les raids de plus en plus fréquents des Algériens pour se procurer des esclaves et du butin nourrissaient l’intolérance. Les Maures d’Espagne, conquis ou non, demeuraient un danger permanent, comme le fait remarquer Louis Bertrand. S’ils étaient restés, écrit-il, "la péninsule, avec ses Maures et ses juifs inassimilables, n’aurait été qu’un territoire de transit, comme les pays du Levant le sont encore aujourd’hui ; un pays hybride, sans unité, sans personnalité. L’Europe aurait eu ses "Levantins" comme l’Asie. L’Espagne serait devenue l’un de ces pays bâtards qui ne subsistent qu’en se laissant partager et exploiter par des étrangers, et n’ont ni art, ni pensée, ni civilisation qui leur soit propre." Quelque cruelle qu’ait été finalement l’expulsion des Maures, elle était inévitable : c’était un cri du sang, de la race, un besoin impérieux.
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