John McEnroe

En cette période de Roland Garros où les Français Caroline Garcia et Lucas Pouille sont à la peine, les autres étant éliminés, je me souviens de ce livre de John que j'avais lu en son temps.

"Vous êtes sérieux ?" est la phrase récurrente qu'il prononçait, mi en colère, mi jouant la comédie, quand, sur une balle litigieuse, il se dirigeait fermement vers la chaise de l'arbitre pour essayer d'influencer sa décision.

Pour dire un mot du livre qui est distrayant avec un style fluide, un truc m'a frappé. A un moment, John est confronté à "Boum Boum Becker". Celui-ci va plusieurs fois voir l'arbitre, style McEnroe. Ce dernier, à un changement, lui glisse : "Tu auras le droit de faire ça quand tu seras aussi bien classé que moi". Du coup, Becker ne dit plus un mot et... gagne le match ! Réflexion de Mac dans le livre : j'aurais dû fermer ma bouche ! . : )

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J'ai un peu joué, admirant les tactiques service-volée de Stefan Edberg, l'impassibilité du crocodile Björn Borg ( auquel on me comparait physiquement ), la dentelle tennistique de Vitas Gerulatis, les comédies de John McEnroe, puis le coup de couteau sur Monica Seles par un amoureux de Steffi Graf.

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"Est-ce que ce monde est sérieux ?

Est-ce que ce monde est sérieux", comme chanterait notre Francis.

Est ce que l'arbitre est sérieux ?

Je lis un opuscule de Georges Vigarello sur l'histoire du sport, où il démontre l'importance de l'arbitrage dans la socialisation des joueurs et des spectateurs. Quand l'homme se laisse submerger par ses émotions, ou quand l'oeil ne suffit plus, la vidéo est là, mais coupe l'élan de plaisir des spectateurs ou l'énergie des joueurs. C'est un dilemme.

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Bon, mais j'étais plutôt nageur, le chronomètre ne permet pas l'erreur ... : )

« Vous êtes sérieux ? » est une biographie à l'image de son auteur, directe et haute en couleurs. John Mc Enroe, génie du tennis y évoque le tennis des années 70/80, à l'époque ou la préparation physique n'était pas encore déterminante, ou lui et Connors pouvaient insulter la terre entière voir pratiquement en venir aux mains.



On ressent un profond respect et même une amitié pour Borg, une tendresse pour le flamboyant regretté Gerulatis, sourit à l'évocation de la rivalité avec le cupide Connors et de l'estime forcée pour l'effrayant bourreau de travail qu'était Lendl.



Du coté vie privée, Mc Enroe évoque sans détour ses erreurs, l'échec de son premier mariage avec la sulfureuse Tatum O'Neil accro à l'héroine et même les difficultés avec Patti Smith, elle aussi une star, de la musique.



Mc Enroe est moins convaincant quand il parle de ses enfants, qu'il a délaissé souvent du fait de ces incessants déplacements en tant que tennisman pro, puis apprenti « rocker » avant de se stabiliser enfin à la quarantaine passée.



Aujourd'hui même si sa place dans le « hall of fame » du tennis a été un peu rétrogradé par les palmarès hallucinant du trio Federer/Djokovic/Nadal, Mc Enroe reste par son aura, une personnalité toujours influente du tennis mondial !
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Le livre n'est pas très bon mais je suis une fan inconditionnelle de ce joueur qui m'a fait rêver pendant de longues années. Je n'ai pas appris grand chose (j'avais déjà lu pas mal, il faut dire) mais c'est sympa de se replonger dans certains grands moments qui ont jalonné sa vie de joueur et ma vie de supporter tout en découvrant un peu l'envers du décor.