Jonas Lauströer

Théo est un petit garçon qui adore son grand-père et qui va régulièrement lui rendre visite à la maison de retraite dans laquelle il est installé. Et pourtant, c'est avec beaucoup d'appréhension qu'il s'y rend, car il a peur d'un des résidents qu'il a d'ailleurs surnommé "le dragon" tant ce dernier l'impressionne, autant dans ses moments de calme renfrogné que quand il se montre agité, presque agressif. Son papi lui explique alors que monsieur Genet, c'est son nom, est un berger qui vit très mal de ne plus vivre à la campagne et que ses moutons lui manquent terriblement. Dès la visite suivante, Théo décide d’emmener avec lui son mouton à roulettes. Il ne se doute pas de l'impact que cela aura sur toute la maison de retraite...

Mon avis : Cet album s'est inspiré d'une histoire vraie, ce qui nous y rend encore plus sensible. Le lien qui unit Théo à son grand-père est d'autant plus touchant qu'on sait que pour aller lui rendre visite il doit fournir un effort sur lui-même et vaincre la peur que lui inspire "le dragon". Tous les quinze jours, je me rends à la maison de retraite de mon village avec une collègue de la médiathèque pour mettre des livres à la disposition de ses résidents : croyez-moi, ce petit vieux qui se renferme dans la solitude m'a fait penser à nombre de ceux que je vois là-bas... et ça fait mal à voir ! C'est pourquoi je me suis laissée porter par ce récit plein d'espoir... Les illustrations enrichissent le texte : dans des teintes allant du blanc au marron en passant par plusieurs nuances de beige et d'orangé, style sépia, elles ne comportent quasiment aucune autre couleur. A noter cependant que la seconde de couverture et la page qui lui fait face est un badigeon de blanc, brun et gris (tristesse et solitude) alors que la dernière page et la troisième de couverture montre de l'herbe verte clairsemée de coquelicots, un lièvre et un mouton qui se regardent et un panneau de signalisation : attention, passage de personnes âgées (retour à l'espoir, une fenêtre ouverte vers l'extérieur).

Public : à partir de six - sept ans.

Si vous voulez vous rendre sur le site (en allemand) de l'illustrateur, Jonas Lauströer, vous pouvez suivre cette adresse :

http://www.jonas-laustroeer.de/

Après avoir refermé le livre, le titre "Oiseau de malheur!" prendra tout son sens.

Nous connaissions déja un peu le style de l'auteur Wilhem Busch avec ces folles histoires de "Max et Moritz", suite de mésaventures cocasses allant de mal en pis à cause des personnages.

C'est un peu de la même veine avec son autre personnage " Hans Huckebein" ou Jeannot-Corbeau ici, situé entre l'oiseau espiègle indirectement cherché par un enfant et la bête sournoisement intelligente issue des enfers.

"Enfer, mon linge propre! Mes assiettes!"

Ne laissez jamais un corbeau pénétré dans votre logis si vous ne voulez pas en ramassez les débris.

Avez-vous regardez cette bouille de coupable en première de couverture, avec l'oiseau le casque de verre sur la tête?

Nous ne ferons pas forcément attention à ce détail avec les couleurs sombres et l'encre qui coule en esthétique.



L'histoire est simple, bâtie sur une journée ordinaire mais en un claquement de doigts, les catastrophes vont s'enchainer à cause des animaux dans la maison avec la présence de Jeannot-corbeau.

C'est l'histoire d'un galopin, Pierrot, qui voulut attraper dans sa casquette un corbeau. Quelle riche idée!

C'est en tentant de l'attraper que le gosse le poussera indirectement à voler chez sa tante. Et chez la tante Charlotte, il y a de la compote dans un bol, un gibier qui cuit dans la marmite, un chien gourmand, un chat susceptible et tout cela va former un cercle de malheur et de désordre.

Le texte tout en rimes atténuera le caractère catastrophique pour le transformer en une suite drôle et presque festive, l'enfant voudra attraper le corbeau, mais le chien aussi, ou bien est ce le gibier que l'oiseau lui a piqué sous son nez. C'est en tentant de les rattraper que le chien tombera sur le chat et l'oiseau dans le bol de compote qui attendait le petit Pierrot.

Oulalalala!



Les illustrations de Jonas Lauströer ne misera pas sur un genre graphique trucculant de théâtre aux bouilles grossières, à la Maurice Sendak, son style à mi chemin du réalisme animalier et du rustique inspirant l'univers de sorcière permettra d'illustrer à la fois la réalité de la situation mais aussi cette idée de mauvais sort qui se logera sans doute de la Tante Charlotte.

Comme vous le savez, dans l'ancien monde paysan, le corbeau est signe de mauvais présage funeste.

Notre Jeannot-corbeau en restera à des prouesses plus simples, il suffira d'exciter les gens du lieu pour que le travail soit fait.



La chute sera sur les deux angles de vue de cette histoire logique dans la réalité et terrible pour un conte.

Ah là, quel malheur!

Comment Jeannot-Corbeau que Pierrot a pour son malheur attrapé, va aussitôt le lui faire regretter, car l'oiseau plonge la maison de Tante Charlotte dans un chaos indescriptible. Espiègles et cocasses, les personnages de l'humoriste allemand Wilhelm Busch ont traversé le temps sans rien perdre de leur drôlerie.