Toute la nuit le poète
tente, à sa table,
de sauver de la mort les monstres
germés dans son encrier.
Monstres, bêtes, fantômes
de mots, qui se déplacent,
qui urinent sur le papier,
qui le souillent de leur charbon.
Charbon du crayon,
charbon de l'idée fixe,
charbon de l'émotion éteinte,
charbon consumé dans les rêves.