LES PYLONES
Extrait 1
Jusqu’à l’aube, jusqu’à la pointe laiteuse
du jour, jusqu’au bord de nos lèvres,
tout un pays s’approche derrière la nuit
et vient d’une langue avide
lécher nos mains, redonner vie
aux ombres mortes
[…]
C’est l’heure où
les jardins encore humides
sous les arbres en fleurs
déplient leurs couvertures
comme une terre promise
avant que monte avec le jour
l’amertume poussiéreuse
des fenouils