« Ce livre ne prétend établir aucune loi sur la manière dont on doit lire Foucault : seul un dogmatique méconnait l’indétermination des discours et la manière dont ils se prêtent à des utilisations conflictuelles. »
Sans ambition de traiter toute l’œuvre de Michel Foucault, José Luis Moreno Pestana indique le sens politique de la philosophie, l’élargissement des frontières du champ politique à des questions dépolitisées. Il met aussi en garde dès le début de l’ouvrage sur « éviter l’idolâtrie du grand intellectuel. »
La présentation (des temps) de la pensée de Michel Foucault est très critique, l’auteur montre les changements de cap, les déplacements de thématique, les constantes reformulées d’une pensée iconoclaste et aux contradictions (errements) bien présentes.
« Peu sensible aux inégalités sociales », Michel Foucault peut néanmoins nous aider « à voir des relations de domination là où ne semblent exister que des observations et traitements aseptisés » en particulier dans sa critique des dispositifs de pouvoir.
Le livre est divisé en quatre parties : « Une approche non scolastique », « La vision tragique de la folie et le métier du père », « Philosophie, vérité et pouvoir » et « De la critique du socialisme au souci de soi ».
Je souligne la grande lisibilité de l’ensemble de l’ouvrage, non exempt cependant d’une vision bien réductrice du « marxisme ».
Quoiqu’il en soit, une introduction possible à la lecture et aux débats autour de certains textes de Michel Foucault. « Foucault a élevé notre niveau politique et, si ce n’est par les solutions proposées, il a réellement élargi notre répertoire d’analyse sur le champ de la signification du pouvoir et la manière de penser l’émancipation. »
Une lecture qui permet aussi de réfléchir autour des sciences humaines, de la philosophie et de la politique.
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