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Citation de Charybde2


Chaque fois que je viens à Buenos Aires, un voile mouillé de mélancolie me tombe dessus. C’est peut-être la pluie fine de cette grise journée, ou bien la fumée de mes cigarettes. Je ne sais pas d’où elles viennent, je les ai trouvées dans le bateau. Elles sont sèches, l’odeur s’obstine à me tourner autour, m’enveloppant d’un nuage qui se colle à moi et ne semble pas vouloir se disperser au vent. Eh oui, le vent. D’habitude, il m’accompagne, m’entraîne loin, mais depuis quelques jours il a disparu, et me contraint à l’immobilité.
Parfois, ma mer fait ça. Elle se fige, et les marins le sentent. Ils restent muets, indolents, et pendant ce temps, raclent le fond de leurs pensées. Tout se bloque, même l’envie de parler. S’abat alors un silence étrange, surnaturel. Nul remous, nul froissement de voile ou grincement de gréements. Et l’eau même devient plus bleue.
Moi, je voulais seulement rentrer. Il n’y avait pas de vrai motif, mais c’est sûr, je ne voulais pas rester.
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