L'effort intellectuel, sans livres, sans notes, donne des sensations tout à fait différentes de celui qui a lieu dans des conditions normales. C'est la mémoire involontaire qui agit avec plus de force et dont parle Proust, la considérant comme source unique de la création littéraire. Après un certain temps émergent à la surface de notre conscience des faits, des détails dont on n'avait pas la moindre idée qu'ils fussent "emmagasinés" quelque part dans le cerveau. Et puis, ces souvenirs qui viennent de l'inconscient, sont plus fondus, plus intimement liés les uns aux autres, plus personnels.