Le titre ne pouvait être qu’un clin d’œil à une toile de Kandinsky, ai-je pensé en ouvrant Vers le bleu, le premier roman de Julie Gravel, qui met en scène les états d’âme de Manue, qui peint. Mais le livre refermé, je ne le pense plus. Ce bleu vers lequel tend Manue est plutôt le bleu du ciel, le bleu du bonheur, auquel elle aspire après ses déboires amoureux, ses attentes, ses rêves continuellement déçus, qui nous sont ici relatés en détail et en désordre, dans une structure qui se veut inutilement complexe.
Et pourtant, Julie Gravel a une jolie plume. Elle sait créer des images et des situations, parler de sentiments, construire des personnages. Mais cette histoire qui n’en finit pas avec les allers et retours de Simon en continu dans la vie de Manue, parce qu’il tient trop à sa liberté tandis qu’elle joue à Pénélope, finit par agacer. Non pas que tout ceci ne soit pas plausible. On a juste envie que Manue se secoue un peu, qu’elle sorte de ce tourbillon dans lequel elle est prise au piège. Un piège, d’ailleurs, dans lequel elle semble se complaire.
Vers le bleu n’est pas un mauvais roman. C’est même une belle entrée en littérature, car Julie Gravel a visiblement du talent. On ne peut que lui souhaiter de mettre en scène des personnages avec un peu plus de colonne vertébrale dans sa prochaine publication.
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