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Citation de Charybde2


Le souvenir du sous-commandant Marcos hante Marco, l’image de son quasi-homonyme s’est comme imprimée sur sa rétine. Avant cette nuit, il n’avait jamais entendu parler d’une révolution au Mexique, encore moins de l’existence des zapatistes du Chiapas. Si on l’avait interrogé, il aurait répondu que Emiliano Zapata était le nom d’un cirque et Pancho Villa le titre d’un western. Les histoires de luttes sociales ou politiques l’ennuient. Il a toujours vu en elles une mauvaise comédie, un jeu de dupe où le perdant ne cherche qu’à prendre la place du gagnant. Il n’ignore pas que l’Aveyron a été un haut lieu de maquis et de résistance. Il connaît vaguement les événements de Mai-68 et sait qu’une bande de « babs cool » a squatté le Larzac dans les années 1970 ; mais il a surtout entendu les élucubrations de son père à ce sujet. Feu Bartek éprouvait le plus profond mépris à leur égard. Pour lui, ces gens sur le Larzac n’étaient que des parasites, des fils de bourgeois qui s’encanaillaient sur les Causses et prenaient leur pied à se déguiser en miséreux. Quand il avait bu un verre de trop, son passe-temps favori consistait à vociférer de vieux chants polonais avec ses collègues du chantier, ou à insulter les communautés anarchistes et fouriéristes du coin.
Marco laisse son regard se perdre sur les massifs pourpres du causse Méjan et s’abandonne sur le cuir usé de la banquette arrière, comme bordé par le causse de Séverac et les monts du Lévézou. Un panneau routier indique « Palmas d’Aveyron », et il aperçoit au loin la forêt des Palanges. Les premiers stigmates des zones d’activité du Grand Rodez donnent au paysage des allures de simulacre.
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