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Citation de enkidu_


Pourquoi, Galiléens, n’observez-vous pas la loi de Moïse, dans l’usage des viandes ? Vous prétendez qu’il vous est permis de manger de toutes, ainsi que de différentes sortes de légumes. Vous vous en rapportez à Pierre, qui vous a dit : Ne dis point que ce que Dieu a purifié, soit immonde. Mais par quelle raison le Dieu d’Israël a-t-il tout à coup déclaré pur ce qu’il avait jugé immonde pendant si longtemps ? Moïse parlant des quadrupèdes, dit : Tout animal qui a l’ongle séparé et qui rumine est pur ; tout autre animal est immonde. Si depuis la vision de Pierre, le porc est un animal qui rumine, nous le croyons pur ; et c’est un grand miracle, si ce changement s’est fait dans cet animal après la vision de Pierre ; mais si au contraire Pierre a feint qu’il avait eu chez le tanneur où il logeait, cette révélation, (pour me servir de vos expressions) pourquoi le croirons-nous sur sa parole, dans un dogme important à éclaircir ? En effet quel précepte difficile ne vous eût-il pas ordonné, si outre la chair de cochon, il vous eût défendu de manger des oiseaux, des poissons, et des animaux aquatiques ; assurant que tous ces animaux, outre les cochons, avaient été déclarés immondes et défendus par Dieu ?

Mais pourquoi m’arrêter à réfuter ce que disent les Galiléens, lorsqu’il est aisé de voir que leurs raisons n’ont aucune force. Ils prétendent que Dieu, après avoir établi une première Loi, en a donné une seconde : que la première n’avait été faite que pour un certain temps, et que la seconde lui avait succédé, parce que celle de Moïse n’en avait été que le type. Je démontrerai par l’autorité de Moïse, qu’il n’est rien de si faux que ce que disent les Galiléens. Cet Hébreu dit expressément, non pas dans dix endroits, mais dans mille, que la loi qu’il donnait serait éternelle. Voyons ce qu’on trouve dans l’Exode : Ce jour vous sera mémorable, et vous le célébrerez pour le Seigneur dans toutes les générations. Vous le célébrerez comme une fête solennelle par ordonnance perpétuelle. Vous mangerez pendant sept jours, du pain sans levain, et dès le premier jour vous ôterez le levain de vos maisons. Je passe un nombre de passages que je ne rapporte pas pour ne point trop les multiplier, et qui prouvent tous également que Moïse donna sa Loi comme devant être éternelle. Montrez-moi, O Galiléens ! dans quel endroit de vos Écritures il est dit, ce que Paul a osé avancer, que le Christ était la fin de la Loi. Où trouve-t-on que Dieu ait promis aux Israélites de leur donner dans la suite une autre loi, que celle qu’il avait d’abord établie chez eux ? Il n’est parlé dans aucun lieu, de cette nouvelle Loi : il n’est pas même dit qu’il arriverait aucun changement à la première. Entendons parler Moïse lui même. Vous n’ajouterez rien aux commandements que je vous donnerai, et vous n’en ôterez rien. Observez les Commandements du Seigneur votre Dieu, et tout ce que je vous ordonnerai aujourd’hui. Maudits soient tous ceux qui n’observent pas tous les Commandements de la Loi. Mais vous, Galiléens, vous comptez pour peu de chose d’ôter et d’ajouter ce que vous voulez, aux préceptes qui sont écrits dans la Loi. Vous regardez comme grand et glorieux de manquer à cette même Loi : agissant ainsi, ce n’est pas la vérité que vous avez pour but ; mais vous vous conformez à ce que vous voyez être approuvé du vulgaire.

Vous êtes si peu sensés, que vous n’observez pas même les préceptes que vous ont donnés les Apôtres. Leurs premiers successeurs les ont altérés, par une impiété et une méchanceté, qui ne peuvent être assez blâmées. Ni Paul, ni Matthieu, ni Luc, ni Marc n’ont osé dire que Jésus fût un Dieu : mais lorsque Jean eut appris que dans plusieurs villes de la Grèce et de l’Italie, beaucoup de Personnes parmi le Peuple, étaient tombées dans cette erreur ; sachant d’ailleurs que les Tombeaux de Pierre et de Paul commençaient d’être honorés, qu’on y priait en secret ; il s’enhardit jusqu’à dire que Jésus était Dieu. Le verbe, dit-il, s’est fait chair et a habité dans nous. Mais il n’a pas osé expliquer de quelle manière ; car en aucun endroit il ne nomme ni Jésus ni Christ, lorsqu’il nomme Dieu et le Verbe. Il cherche à nous tromper d’une manière couverte, imperceptiblement, et peu à peu. (pp. 28-31)
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