Kikuko avait fini par s'endormir tout en pleurant. A peine réveillée, le lendemain matin, elle pensa à sa bague. Regardant ses doigts nus, elle se sentit comme dépouillée de tout. Elle eût préféré perdre ses kimonos ou ses ornements de coiffure que sa bague ornée d'un diamant. Lorsqu'elle avait reçu l'ordre brutal de le rendre elle avait été stupéfaite, et il lui avait semblé que ses plus intimes sentiments avaient été mis à nu. Elle l'avait retirée et jetée en affectant une complète indifférence, mais maintenant, elle se demandait pourquoi elle n'avait pas montré comme d'habitude un dépit enfantin et déclaré que c'était la seule chose qu'elle ne pouvait faire. elle aurait pu lui dire d'un air câlin :
-Si nous devons nous séparer, donnez-moi au moins cette bague en souvenir de vous.
Une femme en chambre garnie ( Cambourakis p 78)