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Citation de diabolo


Il m’avait dévisagée si avidement lorsque Evan nous avait présentés l’un à l’autre que j’en avais été complètement déstabilisée. Je n’avais ouvert la bouche que trois fois depuis qu’il était arrivé, et à chaque fois je m’étais humiliée.
Bégayante, incohérente, je finis par me réfugier dans le silence.
L’ambiance de ce dîner était oppressante.
Pourquoi avais-je peur de lui ?
Je ne le connaissais pas. Je ne l’avais jamais rencontré et il ne m’avait pratiquement pas adressé la parole depuis qu’il était là.
Ma réaction était insensée, inexplicable, et totalement instinctive.
Evan ne s’apercevait de rien, mais notre hôte, lui, était tout à fait conscient des sentiments qu’il provoquait en moi. Il paraissait même s’en délecter.
Je l’observai plus d’une fois à la dérobée, ne trouvant le courage de le faire que lorsque son attention était fixée ailleurs.
C’était un homme à la fois fascinant et repoussant.
Ses cheveux étaient gris acier, alors qu’il devait avoir la trentaine. Ses yeux, également gris, d’une nuance très claire, me glaçaient quand j’avais la malchance de croiser son regard. Il était rasé de près, avait le front haut, le nez droit et la bouche cruelle. Dès que je posais les yeux sur lui, mon imagination travaillait comme celle d’une enfant de cinq ans qui croit fermement en l’existence des monstres. Quand il souriait, comme en cet instant, sa lèvre supérieure se retroussait et dévoilait alors une rangée de dents blanches carnassières et bien alignées.
Sous son costume gris, son corps était mince et musclé. Il avait une voix d’une beauté incroyable, grave, chaude et très attirante, mais il s’exprimait sur un ton froid comme la banquise. Ses intonations coupantes révélaient son manque de coeur et de générosité.
Je m’ébrouai pour chasser le malaise persistant que me causait sa proximité, et ce faisant, j’attirai malencontreusement son attention. Il se tourna vers moi et me sourit tout à coup, d’un sourire qui n’atteignait pas ses yeux, tant son regard était calculateur. Je réprimai un nouveau frisson de répulsion.
Il était tout simplement inhumain.
Je savais, d’instinct, qu’il était mauvais et dangereux.
Il était le mal incarné.
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