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Citation de Partemps


ÉCLAIRCIE

C’est quelque chose de non transparent,
dans la lumière silencieuse
d’un après-midi limpide, patiemment debout
dans les vitres de la grande fenêtre, dans le silence
de pierres de taille des murs froids,
façonné seulement par les clochettes
de la tour, par-delà les cloisons, par le son pur
des horloges inexactement concertées,
consonantes tout de même, à côté de soi, sans hâte
et à temps, juste à côté du temps, ce qu’il faut pour qu’on puisse entendre
ce que le temps n’est pas, et entendre sa propre voix, toute de temps,
de ce qu’il n’est pas, parmi les voix, invoquant
avec les versets du psalmiste, lointains et à l’instant proférés,
C’est quelque chose, pesant constamment vers le bas, planté dans l’espace
entre terre et ciel sphérique, à peine esquissé
par la forme d’un arbre, vers le bas et vers le haut, mais lumineux
et sans tache, comme si terre et ciel étaient
privés de pesanteur, et que la forme du monde était le vide,
bien qu’un oiseau, dont cela ne sait rien, les distingue,
C’est quelque chose, remuant à peine, sans lumière, semi-vivant, moi ?
Cela même qui regarde maintenant
le dessin de la tapisserie dans le café
et éprouve de la paix,
entendant la rumeur des voix et le tintement du verre.
À nouveau le monde est là
et ses deux principes : plus près ou plus dru.
Accueille cela, mon moi dont je ne sais même pas
si je peux t’appeler ainsi, accueille cela
que tu es.
Je suis toi –
remuant à peine, sans lumière, pesant constamment vers le bas.
Même moins – je suis.

Maciej Niemiec
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