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Citation de enkidu_


« Avant la guerre entre l’Irak et l’Iran, l’ingérence iranienne dans les affaires irakiennes était arrivée à un tel degré qu’il devenait impossible de se taire. Sa visée expansionniste était évidente. Au temps du chah, il était devenu le principal soutien financier des rebelles dans la région du Nord. Cette ingérence en était arrivée au point que les groupes rebelles n’avaient qu’à se servir sur le territoire iranien de ses appareils, ses armes et ses munitions. Nous avons conclu l’accord d’Alger et nous avons fait des concessions pénibles en vue de préserver l’unité du peuple irakien. Parmi les clauses les plus évidentes de cet accord, la non-ingérence dans les affaires internes des deux pays.

« Quand Khomeïni s’est réfugié en en Irak, il a vécu parmi les Irakiens, entouré de respect. Nous avons fermé les yeux sur beaucoup de ses tentatives d’ingérence dans nos affaires internes. Mais lorsqu’il s’est mis à utiliser notre territoire pour promouvoir sa révolution et réaliser ses objectifs, nous lui avons demandé soit de respecter la souveraineté du pays soit de quitter l’Irak. Cela lui a fortement déplu, il s’est mis à adresser des déclarations contre l’Irak, il en est même arrivé à considérer ce pays comme partie intégrante du territoire iranien. Et ce bien avant que les occidentaux le portent au pouvoir. Il s’est mis à menacer les États du Golfe, qu’il considérait comme des provinces iraniennes.

« Comme tout le monde le sait, nous avons essayé d’éviter l’affrontement par tous les moyens. Mais dès son arrivée à Téhéran, ses forces ont été placées sur la frontière irakienne. Il s’est mis à parler publiquement de l’exportation de la révolution et de l’Irak comme première étape de ce processus. En 1980, l’artillerie lourde et les chars ont commencé les provocations, à bombarder nos villes et nos villages frontaliers. Nous avons demandé aux Iraniens, à travers des dizaines de notes diplomatiques, d’arrêter leurs provocations. Mais ils ont échoué : ils ont été combattus par les chiites irakiens d’abord, par les sunnites ensuite. Plusieurs dirigeants musulmans et africains, comme Ahmed Sékou Touré en Guinée, tentèrent de mettre un terme à la guerre, en vain. En conséquence, nous l’avons combattu et ses plans ont échoué grâce à nos victoires successives. Fao, notre ville frontière du Chott Al-Arab fut la première perdue, et la première libérée par la force. Nous avons proclamé notre victoire sur Khomeïni. Il a dû boire le calice jusqu’à la lie en signant l’ordre de cessez-le-feu à Al-Qadissiya(1) le 8 août 1988.

(1) Tout un symbole : la bataille d’Al-Qadissiya en 636, marque la fin de la domination des Perses, vaincus par les musulmans arabes. (pp. 76-77)
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