Un jour que j'allais à l'hôpital, je la trouvais endormie. Sa mère n'était pas à son chevet et elle était seule dans sa chambre. L'anémie lui donnait le teint blafard. Les rideaux de couleur crème étaient tirés. Les paupières closes, elle avait la tête légèrement tournée dans la direction opposée à la fenêtre, comme si elle cherchait à se soustraire à la lumière venant du dehors. Les rayons du soleil qui traversaient le tissu se reflétaient en dansant dans la pièce comme des ailes de papillon. Son profil aussi était illuminé. L'effet de clair-obscur jetait une ombre douce sur les traits de son visage. J'avais le sentiment de vivre un instant rare et je suis resté à la contempler. Tout à coup, je fus saisi par une vision d'angoisse. Il me sembla que la mort transparaissait sur sa peau à travers son sommeil paisible sous la forme d'une multitude de petits grains presque invisibles à l'œil nu.