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Citation de Ninie067


La maison des voisins était bien plus agréable que la sienne. Chez Jason, ce n’était que cris et hurlements, ou bien le silence. Il ne connaissait que la douleur des poings de son père percutant une partie ou une autre de son corps.

Un jour, alors qu’il était dans le jardin adjacent au leur, il s’était lié d’amitié avec la fille des voisins. Il n’avait jamais vu une gamine plus jolie. Il aimait rester auprès d’elle, car elle souriait tout le temps, son expression éclatante de bonheur révélant des dents parfaites et blanches. Il désirait emprisonner cette émotion, en voler un petit morceau et le garder pour lui.

Parfois, les jours où son père était au travail, il ressentait un sentiment proche du contentement. Il n’y avait que lui, sa mère et son frère cadet, Jack. Il les aimait tant ; il était prêt à tout pour eux. Ils pouvaient rire et jouer dans le jardin et pendant un instant, la violence, que son père ne manquerait pas de ramener avec lui dans quelques heures, était oubliée.

La petite voisine leur donnait de la nourriture, à Jack et lui. Elle avait dû ressentir leur faim, comprendre, d’une manière ou d’une autre, le rationnement strict qu’imposait le paternel et l’impuissance de leur mère. Car il était grand et fort, ce père, tandis que sa femme était menue et faible… l’ordre des choses dans le monde de cette brute.
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