Jamais plus, nous le savons, nous ne retrouverons l’arbre qui nous poussait dans le corps quand Gisèle plantait ses yeux dans les nôtres, jamais plus, nous le savons, nous ne sentirons notre corps crier quand Gisèle dénouait ses cheveux, s’en allait sans un mot. Jamais plus, nous le savons notre bouche ne s’emplira de l’eau des baisers quand la langue de notre amoureuse insolente croisait le fer avec nus, au plus sombre de la nuit. Jamais plus nous ne verrons couler entre nos jambes autant de rivières brillantes et odorantes que ces nuits-là où Gisèle ouvrait enfin son ventre secret pour nous retenir prisonniers. Jamais plus nous ne tendrons l’arc de nos cuisses comme cela. Le désir fou affolé, la morsure du corps qui n’en revient pas, stupéfait de sa propre puissance.