Moi qui me suis toujours foutu des fadaises généalogiques qu'on vous serine dès le jeune âge, qui me suis toujours protégé du passé, pourquoi vois-je aujourd'hui défiler ces images troublées ?
Quelles peurs ont-elles laissées en moi, toutes ces histoires de massacres, de haine, de violence, d'impossibilité à vivre que je ramasse comme le moissonneur récolte le blé qui le nourrira ? Le malheur serait-il une raison de vivre ? Et la famille un corps cannibale dans lequel je suis allé chercher à la fois ma force de vie et mon empêchement fondamental au bonheur.