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Citation de Fenkys


Quand ils atteignirent le sommet du plateau, Deirane resta effarée. Elle ne s’attendait pas à une telle désolation. Elle avait vu l’état de la nature autour de son village. Elle avait parcouru une partie des plaines de Chabawck. Elle avait constaté le résultat des guerres que le monde avait menées aux feythas et les destructions de ces derniers. Même dans les pires lieux qu’elle avait visités, la vie persistait. De justesse parfois, mais elle était là. En Yrian oriental il n’y avait rien.

Les collines déviaient les vents qui charriaient les poussières venues des déserts empoisonnés vers cet endroit et protégeaient ainsi le cœur du royaume. Les intempéries ensuite, les faisaient tomber sur le sol. L’eau s’enfonçait, pas les poussières. Elles restaient à la surface, empoisonnant la terre. Les pluies de feu touchaient aussi le plateau occidental. Seulement là-bas, les rivières qui descendaient des montagnes étaient saines. Elles nettoyaient l’eau, rendaient la terre propre et apte à la végétation. L’est, lui, ne disposait que de ces pluies mortelles pour irriguer ses sols. Rien de vivant n’avait survécu. Rien. Pas même les insectes qui auraient dû décomposer les troncs, les buissons, les feuilles. On ne sentait même pas cette légère odeur de pourriture caractéristique d’un sol vivant. D’ailleurs, ce sol, lessivé depuis longtemps par la pluie, avait pris une couleur indéfinissable semblable à celle d’un fossile. Le plateau était couvert d’un cadavre de savane. Seule l’action dissolvante de l’eau pouvait en venir à bout. Une action qui prendrait des siècles à se dérouler.
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