C'est en 2017, année de l'abstention record, qu'il faut s'interroger sur ce système: un individu, une voix, des électeurs, un choix.
C'est en 2017, après des mois d'Etat d'urgence et de plan Vigipirate, de citoyens abreuvés d'images sanglantes d'attentats, de scènes de guerre et de réfugiés par milliers, qu'il faut relire notre histoire contemporaine et réfléchir au sens de ce geste: voter.
C'est en 2017, en France, après le choc du Brexit et l'avènement de Trump, en 2017, année d'aboutissement d'une longue, trop longue campagne, après tous ces millions d'euros dépensés en meetings, tracts, affiches, spots télé, émissions politiques, reportages, soirées électorales, caravanes de candidats sillonnant la France, qu'il faut se pencher sur cette pratique si chère aux démocraties: les élections.
On sait que les candidats aiment leurs électeurs; ils nous le répètent sans arrêt, "je vous ai compris et je vous aime!" disent-ils, la main sur le coeur.
On sait aussi que parfois , les électeurs se fichent éperdument des candidats: ils dessinent des cornes et des croix gammées sur les affiches, sifflent pendant les meetings, jettent des tomates ou des oeufs sur les candidats, et surtout, "ils boudent les urnes". Ouh, les vilains, ils préfèrent aller à la pêche au lieu de faire leur devoir électoral. Plus de 57% d'abstention au deuxième tour des Législatives, un record.
Les électeurs font n'importe quoi; ce coup-ci ils viennent de virer tous les vieux briscards qui souvent s'accrochaient à leur mandat jusqu'à 80 ans. Ou alors ils votent sans réfléchir, sans lire les programmes, au feeling. Ils votent pour d'obscurs motifs qui déjouent les pronostics. Ce sont des irresponsables!
Et pourtant, ils ont le pouvoir: démo-cratie = le pouvoir au peuple.
Les politiciens en déroute pensent, eux, que ce sont les medias qui dirigent en coulisse le jeu du pouvoir. Ou les juges. Ou des "officines".
Tous des paranos....En réalité, le corps électoral est plus futé qu'on ne le croit, il s'arrange avec les candidats qu'on lui agite sous le nez et n'hésite pas à les renvoyer planter leurs choux si ça lui chante.
Voter, c'est bien; ne pas voter, on sait où ça mène. Mais la défense de nos libertés ne peut se contenter du seul jeu électoral. Le pouvoir est un jeu trop sérieux pour être confié aux seuls politiciens.
Commenter  J’apprécie         135
Tout d'abord, je remercie l'opération "Masse critique" de Babelio pour l'envoi de cet ouvrage.
A voté de Laurent le Gall est un ouvrage très intéressant sur le vote. Il permet de comprendre comment celui-ci a été perçu durant ces dernières décennies et de montrer aujourd'hui comment il peut être négligé.
Des chiffres intéressants sont indiqués comme par exemple sur cette "démocratie de l'abstention" qui aujourd'hui est de plus en plus présent (page 42 et suivantes) ou bien à propos de la carte d'électeur née par la loi du 5 avril 1884 (page 131). Pour évoquer ces sujets assez techniques, l'auteur évoque sa vie personnelle : son premier vote en 1986 ou bien un souvenir de 1992 avec sa grand-mère Julie.
Personnellement, j'ai trouvé que c'était un ouvrage très riche intellectuellement. C'est ainsi que le vocabulaire employé l'est aussi. Je n'ai pas l'habitude de lire un livre avec ce ton, et c'est la raison pour laquelle j'ai mis du temps à le finir. Pourtant, ce livre documentaire de Laurent le Gall vaut le coup d'oeil ! C'est un livre où l'auteur livre ses souvenirs personnels mais aussi partage des données techniques.
Commenter  J’apprécie         10