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Critiques de Leila Aboulela (7)
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La traductrice

une écriture d'une grande pudeur pour raconter l'histoire d'une rencontre à la fois insolite et naturelle.

Sammar est soudanaise et musulmane. Restée seule avec son petit garçon après la mort de son mari, elle vit désormais en Ecosse, où elle exerce le métier de traductrice de textes arabes pour le compte de l'université d'Aberdeen, et en particulier pour le professeur Rae Isles.

A travers la relation de ces deux personnages, le roman évoque bien sûr le choc des cultures , mais il est surtout une réflexion profonde sur les ressorts intimes d'une attirance.

la lecture de ce livre est une belle découverte et un "coup de coeur".
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Le Musée

C’est l’histoire d’une rencontre ratée.



C’est l’histoire d’un gouffre culturel qui semble insurmontable.



Shadia est désarçonnée. Au Soudan, elle est riche, intelligente, sa famille est connue, on la considère et on la respecte. En Ecosse, où son futur mari la laisse passer une année pour ses études, tout cela ne compte pas. Elle n’est qu’une étudiante étrangère de plus et elle vit dans une grande solitude. Elle réalise en plus qu’elle n’a pas le niveau pour suivre les cours. Elle se décide à emprunter les cours de Bryan, un brillant mais désinvolte étudiant écossais. Il accepte bien qu’elle soit très désagréable, méprisante et hautaine envers lui. Mais Bryan est plus complexe et ouvert qu’elle ne le croyait et il semble avoir une sorte de fascination pour elle et pour l’exotisme qu’elle représente…



Cette nouvelle de 45 pages est courte mais riche en exploration de l’ambivalence des personnages mis en contact d’une autre culture. Grâce à une écriture concise et sensible, on sent le fil du rasoir sur lequel évolue Shadia, entre l’identité sociale à laquelle elle s’accroche violemment, sa curiosité pour l’autre qui s’éveille et son envie de s’affirmer avant de n’être plus qu’une épouse dans sa cage dorée.

C’est un texte délicat qui donne envie d’en lire plus de cette auteure soudanaise.

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La traductrice

Le roman est centré sur le personnage de Sammar, une Soudanaise vivant à Aberdeen, travaillant comme traductrice à l’université. Son mari est mort très jeune, son fils est au Soudan chez sa belle mère, et Sammar vit recroquevillé sur elle-même, solitaire. Mais elle va retrouver le goût à la vie grâce à Rae, professeur d’université spécialiste de l’islam, pour qui elle traduit des textes. Une histoire s’ébauche entre eux, mais Sammar ne peut concevoir une relation qu’avec un musulman, et rêve ardemment à la conversion de Rae. Lorsqu’il ne répond pas positivement à sa demande, elle décide de ne pas rentrer d’un voyage au Soudan. Elle y vit chez sa belle-mère, trouve un travail mal payé en enseignant à des adultes analphabètes, en continuant à penser à Rae.



J’ai été d’abord vraiment emballée par ce roman, le personnage de Sammar est rendu de façon très convaincante, les gestes du quotidien, ses pensées, sa nostalgie et sa souffrance. Dans une écriture belle et prenante, sobre et précise. La deuxième partie, à Khartoum, m’a un peu moins séduite. Bien que la vie dans la capitale soudanaise, entre les coupures d’électricité, les pénuries, la chaleur, les contacts entre voisins, soit bien rendue. De même d’ailleurs que les personnages, la belle mère, le frère, les voisines, sont extrêmement vivants et crédibles. Mais j’ai commencé à ressentir un peu d’agacement devant l’attitude de Sammar, très passive, se laissant martyriser par sa belle-mère, comme sans aspirations ni envie de réagir et de construire, juste en attente. Mais à sa façon, le personnage est bien rendu. Mais c’est la fin qui m’a gênée, elle ne m’a pas parue vraisemblable, peut être parce que le personnage de Rae est vue à distance, sans que l’on puisse le comprendre lui et ses motivations. Et sa conversion et son amour pour cette femme qu’il connaît peu et qui a toujours eu un comportement en retrait, ne s’expliquent pas. C’est presque comme si Sommar rêvait, que ce qu’elle voulait se réalise, comme par miracle, sans qu’elle ait besoin d’agir. Et puis cette obsession de vouloir à tout prix que l’homme qu’elle aime se convertisse et l’épouse, l’impossibilité de concevoir une relation avec quelqu’un de différent de soi, m’a parue incompréhensible, d’autant plus qu’il n’y a pas d’explication, cela va de soi.



Mais à part cette fin, c’est un beau portrait de femme, et un livre très prenant, ainsi qu’un tableau intéressant de la vie quotidienne au Soudan. Et je trouve dommage que les livres suivants de l’auteur (en anglais on trouve trois autres titres) n’aient pas été traduits.

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La traductrice

Voici le premier roman de l'auteure soudanaise Leila Aboulela, ayant émigré en Grande Bretagne d'abord et vivant actuellement en Indonésie. Il possède plusieurs caractéristiques des "opus primus" de littérature de la migration, dont la prégnance du témoignage (même dans la fiction) et du thème migratoire au premier degré, comme expérience à expliquer, comme évidence d'un regard comparatif (souvent assorti de jugements de valeur sur les deux cultures et sur les modes de vie dans les deux civilisations), comme rupture traumatisante qu'est la migration avant que ne soit éventuellement possible de recréer son propre pont individuel...

Dans ce roman, l'éventualité du pont passe par l'islam. La narratrice est une jeune veuve très dévote et renfermée dans un exil social et sentimental qui a pour climat l'hiver glacial de l’Écosse. Son isolement est à la mesure de l'incompatibilité entre le milieu où elle évolue et sa foi. Mais elle travaille comme traductrice pour un islamologue, bienveillant à l'égard de sa culture mais la considérant avec la distance qu'un scientifique se réserve vis-à-vis de son objet d'études. La relation amoureuse qui s'instaure entre eux est mise à mal par la demande que la traductrice lui fait de considérer l'islam selon sa perspective à elle, par l'adhésion : l'union requiert la conversion, ne serait-ce que pro forma. Le refus du professeur entraîne celui, symétrique, de la narratrice à l'égard de sa migration. Elle retourne donc dans son pays d'origine, essuyant un accueil tiède et plein d'incompréhension. Double exil et, au passage, description de la vie à Khartoum. La chute est un happy end un peu décevant, mais que l'on peut considérer comme une troisième intervention du "personnage" de l'islam. Songeons que "Musulman" veut dire littéralement : "Celui qui accepte la volonté divine"...

La valeur littéraire n'est pas extraordinaire. Mais si l'on s'en tient aux intentions implicites, on en retire des enseignements multiples sur la perception réciproque.
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Minaret

Un magnifique portrait d'une femme confrontée à la douleur, à l'amour impossible, à la mort des siens et qui redécouvre la religion. Un livre qui sent le vécu, bouleversant et très jolie découverte. Un auteur de grand talent.
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Minaret

De Leila Aboulela, écrivaine d’origine soudanaise établie en Ecosse, j’avais lu et apprécié un extrait de son roman The Museum (en français : Le Musée, Editions Zoé, 2004) dans le volume de nouvelles Opening Spaces. An Anthology of Contemporary African Women’s Writing, dont j’avais parlé ici, et c’est ce qui m’a poussé à emprunter Minaret (2002 ; en français chez Flammarion, 2005) : c’est une lecture qui ne m’a pas beaucoup enthousiasmée mais qui ne m’empêchera probablement pas de lire un autre roman de l’auteure.



Comme l’extrait de The Museum, Minaret repose sur des personnages qui ont quitté leur vie en Afrique et dont le présent se situe au Royaume Uni, les obligeant à remettre en question leur identité et leurs repères, et à se rendre compte de leur différence dans leur nouvel environnement. Dans Minaret, c’est un coup d’état qui oblige le départ précipité de la famille pour Londres. A Khartoum, Najwa, son frère jumeau Omar et leurs parents avaient vécu jusqu’à leur départ dans les années 1980 une vie privilégiée : père proche du gouvernement, mère issue d’une famille aisée, la famille vit au rythme occidental avec domestiques, fêtes, éducation dans les meilleurs établissements anglophones, voyages de rigueur à Londres pour le shopping et les vacances. Najwa venait d’entrer à l’université, fille studieuse par devoir mais peu intéressée, ni par ses études ni par le regard critique que certains des autres étudiants portent sur l’aisance (aux origines douteuses, disent-ils) de la famille.



Cependant, le roman débute dans les années 2000, alors que Najwa s’apprête à entrer au service d’une famille soudano-égyptienne à Londres comme aide à domicile. Comment en est-elle arrivée là, de l’autre côté de barrière entre maitres et domestiques qu’elle avait connue enfant et adolescente ?



Par tranches alternant entre présent et passé, le roman retrace son parcours et les événements qui, en s’accumulant, l’ont privée de sa famille et de ses ressources. En même temps, il offre à son personnage principal une sorte de porte de sortie, représentée par le minaret du titre.



En théorie, donc, le roman avait beaucoup pour me plaire, avec cet aspect historique récent (qui m’a fait prêter encore plus attention aux informations concernant le coup d’état récent au Soudan), cette évocation des communautés émigrées et/ou musulmanes à Londres avec toutes leurs solidarités et leurs fractures, et cette remise en question par Najwa de son identité à tant de niveaux.

Les bémols que j’ai ressentis à la lecture concernent la construction non-linéaire qui m’a paru une manière assez artificielle de créer du mystère autour du passé de Najwa ; un passé justement pas assez étoffé par moments, rendant moins crédibles certaines évocations du passé dans le présent du roman (notamment concernant sa première rencontre avec l’étudiant communiste Anwar) ; une écriture qui glissait parfois de manière inexplicable dans le registre d’un journal d’adolescente ; et le personnage de Najwa elle-même, trop souvent trop résignée, un peu trop anti-héroïne jusqu’à la résolution du roman qui peut être lue soit comme une libération par le haut (c’est probablement l’approche de l’auteure), soit comme une nouvelle forme d’asservissement.
Lien : https://passagealest.wordpre..
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Minaret

critique de l'editeur:

Khartoumm, 1984. Najwa, et son frère jumeau mènent la vie insouciante et protégée des étudiants de la haute société soudanaise occidentalisée. Leur père est directeur de cabinet du président, leur mère une riche héritière. Jusqu'à qu'un coup d'état vienne bouleverser leur existence. Le père est arrêté et le reste de la famille condamné à l'exil à Londres. La chute est longue et douloureuse pour la jeune femme, mais le retour à la religion et des rencontres, vont changer à nouveau le cours de sa vie.

A travers des allers-retours entre passé et présent qui éclairent, par touches successives, les contradictions de son héroïne, Leila Aboulela dresse un portrait de femme bouleversant et le tableau d'une communauté déracinée en quête de repêres.

_____________

Un très beau livre qui malgré le faite que je ne suis pas toujours d'accord avec sa façon de réagir, nous explique pas mal de choses.

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