Jamais une vie ne fut plus pure devant Dieu que celle de Fécite, une humble servante de notre famille. Moi-même je ne l’ai connue que lorsqu’elle était vieille et courbée, ridée comme un raisin sec, qu’elle pouvait à peine se lever et circuler dans la maison. Mais je n’ai qu’à y penser pour entendre encore sa voix fêlée et claire chanter en chevrotant pour me bercer ou m’endormir. Le reste, je l’ai appris de mon père et de ma mère qui auraient pu se mettre à genoux devant elle et la prier comme une sainte.