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Citation de Apoapo


6. « Quand Léon Chertok discute avec les psychanalystes, il est difficile de reconnaître celui qui, pendant la guerre, fut un agent recruteur de talent : il ne tente pas de séduire, d'obtenir un accord, fût-il superficiel, mais emploie au contraire les arguments les plus propres à scandaliser ses interlocuteurs. Il les somme en quelque sorte d'abjurer, et s'expose par là même à l'accusation de maintenir fermé, par son agressivité, par son obstination à exiger la reconnaissance d'une vérité blessante, et qu'il rend aussi blessante que possible, l'avenir pour lequel il dit lutter. Mais comment faire autrement lorsque le rapport de forces est défavorable, lorsque le moindre compromis peut rendre sa vigueur au traditionnel cliché : l'hypnotiseur prend le pouvoir, le psychanalyste est au service de la vérité ? Si Léon Chertok, le séducteur, se fait désagréable, obstiné, brutal, c'est pour assurer que ceux qu'il réussira à intéresser sont capables, comme lui, de faire la différence entre ce que la psychanalyse a effectivement inventé, la recherche de la vérité comme instrument thérapeutique, et ce qu'elle aurait aimé inventer, la thérapie comme instrument de recherche de la vérité. » [Isabelle Stengers – Didier Gille in : « L'avenir... » p. 341]
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