Lili Côté

vivre s'oublie
la plaie fend

Enfant glabre
Dilapidée
Si je devais percer l'œuf aujourd'hui
Je suis, il est vrai, une bombe juste à point

Le temps des fraises
La saison des vacances
La présence des oies
De tous les phénomènes qui t’échappent
C’est moi qui te manquerai
Le plus

J’inspire une part de nuage
J’expire d’immenses rochers noirs
Que tu pulvérises

ignorer jusqu’à la moindre vis
ne plus frôler les moulures
à partir de maintenant un mouchoir sur les narines lui en vouloir

les arômes de labeur charrient avec elles de violentes hormones je les ai prises à fabriquer une boule dans ma gorge.

révoltes aphones
je traverse d'un trait l'histoire masculine
rompre au terme le propre du mot
et recommencer au corps le langage au vol

farouche antan les blés
n'ont plus qu'une clôture
traverse-moi de champ
j'ai la gerbe en désir
et les seins ronds dorés
que les corbeaux me mangent

j'écoute
accablée ton cri de folle
(maison souterraine)
paiement je te vois seule dans l'ombre
quel enjeu les hommes nous unir ?
désirs tus et parole enserrée
tant l'amour mène à la fadeur