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Citation de fleurine


Extrait chapitre un
(...)Au bout d'un long moment, les coups cessèrent enfin. Mon corps n'était plus que souffrance, chaque parcelle de mon anatomie me faisait souffrir. Je n'eus pourtant pas grand répit. Le balafré s'agenouilla devant moi et fit glisser le long de mon visage, la lame froide d'un couteau. Avec la douleur vint se mêler la peur, dans une dernière tentative, j'essayais de me débattre de nouveau. Je savais que cet homme, mon bourreau allait certainement abuser de moi avant de me tuer. Et si cela devait arriver, je préférais le provoquer pour qu'il me tue sans avoir eu le temps de me violer. Alors, je rassemblais toutes mes forces et me mis à le frapper avec toute l'énergie (et je n'en avais plus beaucoup) qu'il m'était encore capable de trouver. Son rire se fit encore plus fort, le larbin derrière ne bougeait pas, regardant le spectacle avec envie. Soudain, comme si un éclair me transperçait, je sentis la lame froide du couteau s'enfoncer dans mon ventre. Sous cette atroce douleur, je me retrouvais recroquevillée gisant sur ce sol glacé. Je sentais le sang couler des plaies de ma tête et de mon visage, brouillant ma vue. Je sentais le froid m'envahir. Peu à peu, la vie me quittait dans l'écho des rires de mes bourreaux. Je n'étais plus vraiment moi-même, j'avais baissé les bras. Dans un dernier moment de lucidité, je tournais la tête pour voir ce que faisaient mes assassins. Le grand s'était reculé en rigolant toujours et le petit cette fois-ci s'agenouillait près de moi, comme pour mieux voir mes blessures. Je voulais mourir, pour ne plus ressentir la douleur intenble de mes blessures et je voulais vivre, pour pouvoir dénoncer ces hommes et les voir payer pour ce qu'ils m'avaient fait subir. Oui, vivre de nouveau. Je grelottais de froid, le noir m'envahissait, lorsque je sentis un frôlement contre mon corps, un mouvement rapide suivit d'un cri terriffiant. Sous l'effet de ce cri, mes esprits me revinrent un peu. Avec difficulté, je tournais la tête et vis à quelques centimètres de moi, le petit allongé face contre terre, les yeux ouverts fixes, reflétant la terreur, du sang coulait de sa tête. Les pas pressés du grand me firent comprendre qu'il se sauvait. De nouveau, je sentis un frôlement contre moi. Je n'avais donc pas rêvé, quelqu'un était venu à mon secours.
- Non, restez près de moi, soufflais-je entre deux sursauts de douleur.
J'entendis le grand courir dans la ruelle et puis plus un bruit, le silence sourd et inquiétant. Je n'arrivais pas à bouger, mon corps me faisait souffrir et pourtant je voulais savoir si mon agresseur était mort. Il fallait que je sache car au plus profond de moi, je le souhaitais. J'essayais de ramper pour le toucher, lorsqu'une voix douce et rassurante me fit m'arrêter net.
- Ne bougez pas, vous êtes sérieusement blessée.
Cette voix si charmante était-elle réelle, ou tombais-je déjà vers un monde imaginaire, m'entraînant vers le néant d'une fin de vie toute proche. Je n'arrivais plus à distinguer le réel de l'irréel. Je n'étais plus qu'un corps, meurtri et douloureux.
- Appelez les secours, balbutiais-je, au cas où il y aurait vraiment quelqu'un .
Je sentis de nouveau un frôlement contre moi, et au moment où la douleur allait avoir raison de ma volonté, deux bras me soulevèrent du sol froid. Lentement, je blottis ma tête contre ce corps rassurant que je ne connaissais pas. Ma mort n'avait peut-être pas encore sonnée.
- J'ai si mal, chuchotais-je.
- Je sais, répondit doucement la voix, je sais.
Puis le trou noir.
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