Les éditions L'Orma ont pour principe d'éditer sous forme de livre "prêt à poster" des textes d'auteurs classiques ou reconnus, rassemblés sous la bannière d'une thématique. Autre particularité, ce sont tous des textes épistolaires.
Ici Victor Hugo, dans un recueil intitulé "Comment faire la révolution".
Pour être honnête, si je connaissais le principe de cette collection appelée "Les plis", qui voient ses couvertures se transformaient ingénieusement en enveloppes "prêtes à poster" (à condition d'y rajouter un timbre), je ne savais pas qu'il ne s'agissait que de textes "postaux", des lettres pour être plus clair.
L'art épistolaire a ses aficionados, et l'on peur dire que je n'en suis pas. Par conséquent, je me suis assez vite ennuyé devant la litanie d'amabilités propres au XIXe siècle. C'est peut-être une des raisons qui fait que je n'ai pas trouvé les textes particulièrement intéressant...
En revanche, ils sont plutôt bien contextualisés, ce qui est important avec ce genre d'anthologie. Il y a donc un vrai travail éditorial derrière, et pas seulement du marketing.
Car, évidemment, le but premier de cet objet-livre est de l'expédier pour l'offrir. Bon, c'est un cadeau qu'on s'offre entre gens cultivés, car je me vois mal envoyer ça à n'importe qui, mais le côté original du pli peut avoir son petit effet.
Vous l'avez compris, sans être convaincu à 100%, c'est un joli cadeau à offrir à des personnes déjà convaincues. C'est le genre de produits que l'on met en caisse en librairie, dans l'espoir d'un achat impulsif, ce qui est plutôt habile.
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Victor Hugo, témoin et acteur de premier rang du 19ème siècle, engage sa plume à la fois réaliste et idéaliste, profondément citoyenne, pour se faire le conteur de l'Histoire des évènements qui ont ébranlé et fait la France de son vivant. Il nous offre au travers de ce recueil de lettres éclairantes son idéal à suivre dans les luttes à mener contre les injustices pour construire un pouvoir, épris de justice sociale et de liberté, concentré dans les seuls mains du peuple français et européen. Sa retenue par rapport à la violence des rébellions et son discours prônant un combat digne et pacifiste révèlent bien l'humaniste, l'homme de lettres, de poésie mais aussi de textes militants et engagés qu'il a été et qui ont fait de lui, aujourd'hui plus encore, une figure indispensable de la littérature et du romantisme français.
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« Rimbaud » « une heure de littérature nouvelle »
L’introduction de Lorenzo Flabbi,
« Entre l’action et la poésie »
« Le caractère adolescent de l’auteur se pulvérise donc dans l’entrelacs de l’état civil et de l’ambition, car Rimbaud est un artiste déjà adulte en 1871… C’est le squelette d’une machine poétique capable d’atteindre la vision. »
Ce petit bijou prêt-à-expédier est une merveille. La correspondance avec Georges Izambard, au poète Paul Demeny forment un kaléidoscope précieux.
Ce pli reflète l’idiosyncrasie de la Commune de Paris, « le document le plus révolutionnaire de la poésie moderne. »
« Car Je est est autre. »
« Si le cuivre s’éveille clairon, il n’y a rien de sa faute. Cela m’est évident ; j’assiste à l’éclosion de ma pensée : je la regarde, je l’écoute : je lance un coup d’archet, la symphonie fait son remuement dans les profondeurs, ou vient au bord de la scène écrit-il à Paul Demeny en 1871. »
Au cœur de ce pli, les clichés de Rimbaud, une photo des Barricades le 18 mars 1871 à Paris.
L’écriture manuscrite d’Arthur Rimbaud orne ce plein intellectuel et mémoriel. On ressent une vive émotion.
« L’an passé je n’avais que dix-sept ans ! Ai-je progressé ?
«Le manifeste littéraire d’un homme qui donna une forme à l’informe et fit du verbe poétique un puissant instrument de libération.
Ce Pli-Prêt-À-Expédier au doux prix de 7,95 € est une fierté éditoriale.
Lisez-le, offrez-le, glissez-le dans une boîte aux lettres.
Ce pli est ainsi. Propulser la belle littérature de par le monde et dans un antre cher à votre cœur. Ce sera un sensible cadeau, raffiné et profondément littéraire. Publié par les majeures éditions L’Orma.
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« Vivant résolument au bord de l'abîme, talonné par la misère, Charles Baudelaire (1821-1867) sut transformer l'adversité en un brasier d'art et de pensée. Depuis l'arrière-salle d'une auberge ou d'un glacial logement de fortune, le maître des symbolistes raconte dans ces lettres ses déboires financiers. Maudit par ceux qui lui prêtaient de l'argent, pétri d'orgueil et de colère, le poète surpassa toutes les crises, parvenant à incarner le mythe d'une vie de bohème et d'écriture. »
Ce pli-prêt-à-expédier « Baudelaire. Comment ne pas payer ses dettes » est une valeur sûre. Il lève le voile sur un pan méconnu de la vie de Charles Baudelaire tout en intériorité, tant les lettres sont ses états d'âme. L'homme de lettres dévoré de dettes, en proie aux turbulences. Les épreuves sont implacables et sourdes.
Ce pli est émouvant. C'est un peu comme si le lecteur lui-même recevait les confidences en épistolaire attention.
Les destinataires sont Caroline Dufaÿs (sa mère) (1793-1871), Jeanne Duval (1830-1862) sa Muse. Jacques Aupick (1789-1857) son beau-père. Claude Alphonse Baudelaire (1805-1862) son demi-frère. Narcisse Ancelle (1801-1888) son tuteur garant de l'argent de Charles Baudelaire.
« Les lettres au bord de l'épuisement financier » révèlent toutes l'idiosyncrasie d'une époque tourmentée, d'un homme, poète, se battant contre les difficultés, naviguant à vue, sans argent, ou si peu, ou trop vite et mal dépensé. Un poète assigné aux contraintes financières pour survivre plus que vivre.
Les pages centrales illustrées sont intuitives et formidablement honorables. Baudelaire posant pour Nadar en 1855. Jeanne Duval dessinée à l'encre de chine par Baudelaire. Que dire de son propre autoportrait satirique révélateur de ses tourments. Daguerréotype d'Honoré de Balzac, « le personnage le plus curieux, le plus cocasse, le plus intéressant et le plus vaniteux des personnages de la Comédie humaine.
La nouvelle parue dans le Corsaire-Satan le 24 novembre 1845 « Comment on paie ses dettes quand on a du génie » « J'ai voulu montrer que le plus grand poète savait dénouer une lettre de change aussi facilement que le roman le plus mystérieux et le plus intrigué. »
Les lettres sont choisies et présentées par Lorenzo Flabbi. Il signe une introduction érudite. Au fond Baudelaire se serait volontiers passé d'écrire des lettres, comme il le confesse à sa mère le 16 décembre 1847 : « une lettre me coûte plus qu'à écrire un volume. »
Ce pli-prêt-à-expédier est un cadeau attentionné, l'épistolaire voyageur. Glissez celui-ci dans une boîte aux lettres. Son doux prix de 7,95 € est la preuve d'un partage éditorial hors pair. Au vif succès cette collection des Plis est judicieuse. Le plaisir de lire et de découvrir l'intimité d'un (e) illustre personne et de savoir ce pli prêt à être expédié pour un (e) ami (e). Publié par les majeures Éditions l'ORMA.
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Lettre humaine à la conquête des hommes
Alors que la lettre est par excellence le support de communication le plus personnel, le plus intime qui soit, Victor Hugo ne devait pas se douter que les siennes seraient un jour rendues publiques, en tout cas celles de la sphère privée. D'autres, à l'inverse, étaient adressées à des personnalités et avaient parfois même vocation à être publiées dans les journaux.
Dans ce recueil, les correspondances ont été scrupuleusement sélectionnées pour retranscrire la pensée de l'auteur autour d'un thème central, celui de la révolution. Alors que l'on sent poindre une agitation sociale, l'écrivain, qui devient également un représentant politique, militant et engagé, incite le peuple à s'affirmer. D'abord avec les mots, de façon pacifique. Puis, le temps passant, on constate son évolution et sa résignation, tout compte fait, à devoir recourir à la force : un beau travail de rassemblement d'archives pour démontrer que, même contre toute attente, il est toujours possible de changer.
Outre son cheminement individuel, c'est aussi le témoignage d'une époque qui est retranscrit, de la manière la plus pure qui soit. Car la lettre n'est ni un article de presse, ni un roman ; elle est une vérité brute, nue, qui vient directement du cœur. Cette authenticité, qui contient une forme de violence, c'est celle d'un homme qui aura marqué mais aussi porté le dix-neuvième siècle. Et si l'on avait besoin d'attester sa légitimité, nul doute que ces échanges épistolaires auront réuni les preuves recherchées. Victor Hugo était peut-être bourré de talent mais il restait un bourreau de boulot !
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