Présentation : Ce recueil de huit nouvelles a pour héroïnes Céline, Aurélie, Agnès, Elsa, Olivia, Caroline et Sabine. Au fil de ces histoires courtes mais denses, composées avec leur juste dose de piquant, Luce Caron montre différents visages de la maternité par le biais de femmes d’aujourd’hui aux prises avec le « mal de mère ». La forme condensée marque les esprits sans délayer le propos ; le but étant de mettre des mots sur des maux, somme toute très répandus dans notre société, et auxquels l’air du temps a donné davantage de visibilité sans pour autant éradiquer le tabou qui entoure encore la difficulté maternelle. Le phénomène n’est pas nouveau en effet, même si depuis toujours, la maternité est perçue comme un monde lisse fait de devoirs et de responsabilités. Au point de ne plus voir que cela et sur lequel il n’y aurait rien à signaler. Ainsi, cette incursion dans le quotidien de ces femmes, de ces mères, qui ont toutes quelque chose à se reprocher, montre-t-elle combien, parfois, la maternité « pèse ». Et la société, avec ses injonctions à se comporter selon certains standards, fait que ce poids devient alors une charge mentale bien trop lourde.
Tour d’horizon :
✒️ Dormir : Quand c’est trop, c’est trop. Aux grands maux, les grands remèdes.
✒️ Silence ! : L’excès de testostérone peut nuire à la réflexion.
✒️ Un clic pour une claque : Parce qu’on récolte ce qu’on sème.
✒️ Un mètre cinquante sous terre : La perte des êtres chers renvoie à la vanité de toute chose, qui plus est quand, aux êtres en question, ne manque que la parole.
✒️ Enfin fini : Enferrée dans une histoire familiale complexe, Olivia est le personnage clé d’une nouvelle plutôt longue. De fait, ce thème mérite quelques développements pour analyser le mécanisme de la perversion narcissique qui laisse une question en suspens : ce mal insidieux aux racines tentaculaires cesse-t-il vraiment un jour d’opérer ses ravages ?
✒️ Une journée de trop : C’est bien connu, une goutte suffit pour faire déborder le vase.
✒️ Oups : Le trouble de l’attention de cette incorrigible tête de linotte de Sabine risque de mettre en péril l’équilibre de sa petite famille. Par bonheur, les raisons du cœur triomphent des aléas de la mémoire.
✒️ À poings fermés : La boucle est bouclée. L’ultime nouvelle met le focus sur une évidence : la perfection n’est pas de ce monde.
Conclusion, la mère parfaite relève, elle aussi, du mythe. C’est ce que ce livre tend à démontrer avec beaucoup de finesse, et de provocation parfois, quand le drame côtoie une certaine forme d’humour au second degré. Des récits qui ont en tout cas le mérite de faire réfléchir.
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