Tête inclinée
Je m'efforce d’être
et pour un instant encore je suis.
Quelque part dans les champs
le vent mon frère est mort.
L’automne saigne
sur ma route lasse.
Dans les ombres qui s'étirent
je suspends mon destin.
Un vol s’est élancé
vers je ne sais quelle fin.
Comme un cierge qui vacille
un arbre s’est éteint.
Au-dessus du puits j'ai incliné
mes pensées et leurs mots.
Le ciel ouvre
un œil au profond de la terre.
[1929]
Traduit par Jean PONCET