Lucie Castel (II)

Après avoir lu les Voyages d’Ibn Battuta d’Allessandra et Akalay, une amie m’a proposée de lire les Voyages en Egypte et en Nubie de Giambattista Belzoni. Il s’agit de l’adaptation en bande dessinée en trois tomes des récits de voyage de l’égyptologue italien entre 1815 à 1819. A l’origine, celui que l’on surnomme le « géant de Padoue » en raison de sa grande taille (plus de deux mètres) est un aventurier qui après avoir voyagé en Europe (Angleterre, Portugal, Malte, etc...) décide de partir en Egypte avec son épouse Sarah. Avec une formation en ingénierie hydraulique, il espère pourvoir faire carrière dans ce domaine mais échoue. Contre toute attente et sans aucune formation, il se verra confier par le consul anglais Henry Salt le transport d’une statue de plus de 7 tonnes, le « jeune Memnon » pour être emmenée au British Muséum, à Londres. Pari réussi pour Giambattista Belzoni puisqu’il se verra confier d’autres missions de fouille. Il sera ainsi connu pour avoir fait dégager et être rentré en premier dans le temple de Ramsès II à Abou Simbel au sud de l’Egypte, en Nubie ou dans la pyramide Khephren.



J’ai beaucoup apprécié cette bande dessinée qui reprend avec beaucoup d’humour les voyages de l’égyptologue. Bien que ce dernier ait des méthodes de fouille contestables aujourd’hui (graffiti sur les murs, arrachage de panneau pour les exposer ensuite dans les musées européens, etc...), il n’en demeure pas moins humain se heurtant à la concurrence déloyal entre Européens et la hiérarchie trop pesante de la société égyptienne. Mais avec quelques bakchich, il arrive à surmonter les difficultés. Son épouse Sarah, même si elle peut apparaître secondaire, est également une forte personnalité et a même décidé d’entreprendre un voyage seule en Palestine habillé en homme. Enfin, en ce qui concerne les dessins, s’ils peuvent paraître naïfs parfois, ils sont surtout très expressifs et j’ai particulièrement apprécié leurs incrustations dans les gravures anciennes du XIXème siècle (notamment la Description de l’Egypte). Bref, une trilogie que je conseille.

En me fiant à la couverture, je m’attendais à un récit picaresque, aventureux, plein de rebondissements et d’action. Ce n’est, à ma grande surprise, pas du tout le propos. Il s’agit d’une mise en image du journal réel d’un des précurseur de l'Égyptologie. C’est donc un récit purement historique. Ce voyage va présenter beaucoup d’incompréhensions entre les cultures et les modes de vie. Les objectifs de ces premiers “égyptologues” sont purement nationaliste, les problèmes de tout ordre prédominent dans cette histoire, à commencer par les bakchich et arrangements divers. Le graphisme est au crayon, sans encrage ni couleurs, les personnages sont parfois intégrés dans de vieilles gravures d’époque, ce qui rattache le récit à sa réalité historique. Le personnage de Giambattista Belzoni est présenté comme un excentrique un peu farfelu, mais un ingénieur hydraulique et saltimbanque de cirque à la fois ne devait être qu’un personnage haut en couleurs. Avec le dessin dynamique, les auteurs ont su rendre la vie de ce personnage passionné passionnant. Je lirai certainement la suite.

C’est le dernier épisode des voyages de Giambattista Belzoni en Egypte et en Nubie. Giambattista Belzoni est un des premiers égyptologues, au début du XIXe siècle. C’est un personnage excentrique et aventureux mais complètement bridé par les mesquineries de l’époque. L’archéologie en est encore à ses balbutiements, les méthodes ne sont alors pas très différentes du pillage, c’est la course pour graver son nom comme découvreur sur les ruines découvertes. Le graphisme est au crayon, brut, avec quelques incrustations dans des gravures d’époque, rendant compte des décors de ces sites. On est très loin de l’archéologie vue par Spielberg, c’est un monde de mesquineries, de coups bas, de petits égos et d’attentes ou de contrariétés, loin d’être spectaculaire, avec juste une pointe d’exotisme. Mais ce récit, souvent drôle, rend hommage à ces précurseurs, et à ce personnage un peu farfelu. Cette lecture est très édifiante et distrayante à la fois. On finit ce troisième volet sur une note un peu désabusée, mais je me suis attaché à Giambattista Belzoni et à Sarah, son épouse, deux personnages touchants et que je suis heureux d’avoir suivi sur 450 pages (la somme des 3 volumes).

Ouah c'est une vraie claque ! Acheté dans les mains de la dessinatrice dont le travail m'a mis d'entrée sous le charme je me suis retrouvé à lire ce bouquin. Que-dis-je !? Je l'ai tellement apprécié que je suis prêt à sauter sur la suite. Des pages d'humour qui m'ont fait prendre quelques gamelles dès que je me suis levé. Tout est si bien fait, et l'intrigue est réelle et n'est pas cassé par l'humour justement. Pas d'humour grossier et clownesque ! Non, un humour certes un peu osé à certains moments mais surtout délicieux à souhait. On en veut plus des comme cela ! Trois passages qui m'ont marqué : la première rencontre avec le Cacheff d'Ermant, comique de caractère de situation de répétition, j'en oublie mes virgules ! Ensuite, l'humour tellement bien réfléchi et si naturel de la page 147 (je vous laisse y arriver) et enfin le Journal de Sarah Belzoni scénarisé par Nicole Augereau que je trouve formidable et qui marque la rencontre entre l'humour et un nouveau regard (non imposé cependant) sur les sociétés.

Bref j'ai aimé ce premier voyage et prêt à reprendre le bateau à la découverte de nouveaux horizons.

Je remercie Lucie Castel pour sa dédicace, sa gentillesse et son joli dessin ^^

C’est une mise en image du journal réel de Giambattista Belzoni en version romancée. C’était un des premiers égyptologues, il était en Egypte quelques temps après le passage de Napoléon, celui-ci étant encore au pouvoir en France. Les auteurs décrivent Belzoni comme un personnage excentrique, aventureux mais bridé par les mesquineries des pouvoirs en place.. Le graphisme est au crayon, brut, vite fait, parfois, les personnages viennent s’insérer dans de vieilles gravures d’époque nous rappelant la réalité historique, et à d’autres moments, on passe à de plus triviales occupations, beuveries, mesquineries diverses et bouderies, cela donne vie au récit et aux personnages. C’est souvent drôle, burlesque. La passion et l’enthousiasme de Belzoni se confrontent à un monde figé et étriqué, loin d’être aussi romanesque qu’on voudrait le croire, ce n’est pas Indiana Jones, pourtant il en a la carrure et le caractère mais la folie du monde se semble préférer faire son nid dans les petites mesquineries administratives et égoïstes. Ce roman graphique, c’est Indiana Jones et Kafka qui se rencontrent.

Très belle découverte, ces voyages de Giambattista Belzoni, scénarisés à partir de journaux de Giambattista et Sarah Belzoni par Grégory Jarry et Nicole Augereau, et mis en images par Lucie Castel. Des personnages Giambattista et Sarah, artistes de cirque pour leur grande taille (Sarah), taille et force (G), qui décident en 1815 de s'embarquer à destination de l'Egypte. Giambattista a dans l'idée de faire valoir ses compétences, jusqu'à là inexploitées par manque de relations, d'ingénieur hydraulique. De rencontres en pour-parlers il finira par repérer et négocier l'acquisition de biens archéologiques, pour le compte de l'Angleterre. Un dessin au crayon de papier plein d'énergie, des inserts de gravures d'époque magnifiques, ce récit de voyage fluide et plein d'humour, qui illustre aussi l'appropriation de biens culturels de pays lointains par l'Occident, souvent avec la complicité de dignitaires locaux, est riche en enseignements, et transporte le lecteur au bord du Nil.

Ce récit d’aventures autour du grand égyptologue Belzoni est sympathique mais sans plus…

Plein d'humour pour cette bande dessinée en noir et blanc. On s'attend à quelque chose de lourd en le feuilletant, pour nous apercevoir que le style est vraiment fluide, plein d'humour. La bd se laisse apprivoiser très simplement et très humoristiquement!

L’histoire de ce saltimbanque italien devenu l’un des grands pionniers de l’égyptologie moderne est assez fascinante. Celle de sa femme Sarah Banne, exploratrice féministe, également. Leurs carnets de voyages fourmillent d’anecdotes précieuses et c’est à partir de ces écrits publiés en 1821 qu’ont travaillé les scénaristes et dessinateurs de ces deux premiers tomes.
Lien : http://bibliobs.nouvelobs.co..

Ce premier tome, sélectionné à Angoulême et dévoilé en épisodes sur Mediapart, se déguste donc avec gourmandise et laisse le lecteur avec ce qu’il faut d’appétit pour attendre la suite avec impatience.
Lien : http://www.bodoi.info/voyage..

Les Éditions Flblb nous convient à une aventure charmante, drôle et dépaysante dans ce Premier voyage retenu dans la sélection officielle du FIBD 2018. Deux autres tomes sont prévus : les rencontres et découvertes du couple Belzoni ne font donc que commencer, et c’est tant mieux !
Lien : http://www.actuabd.com/Les-E..