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Critiques de Ludwig von Mises (3)
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L'action humaine : Traité d'économie

L'ouvrage contient à peu près tout ce qu'il faut savoir en économie.

Mises est considéré par certains comme le plus économiste de tous les temps.
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Abrégé de L'action humaine, traité d'économie

A contrario d'une vision mathématique de l'économie, Mises propose dans cette version abrégée (la version d'origine fait plus de 1000 pages!) une approche repartant des fondements même de l'économie: l'action humaine. Ou qu'est-ce qui pousse une personne à agir? Qu'est-ce que la valeur? Pourquoi des échanges entre les hommes?...



Mises refuse l'application qui a été faite aux sciences humaines des modélisations mathématiques, comme si l'homme était une machine dont le comportement est reproductible.



En ces temps de crise financière où les modèles mathématiques ont été mis à mal, où les modèles macro-économiques ne nous ont pas permis de sortir de 30 ans de chômage et de croissance molle, il est temps de relire Mises !
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Le calcul économique en régime socialiste

"Le socialisme est la fin de l'économie rationnelle"



Cette citation pourrait résumer à elle-seule ce livre mais il nous faut aller plus loin.



Tout d'abord, on comprend que « socialisme » désigne ici tout auteur qui s’est accointé de près ou de loin au socialisme, marxisme, communisme, etc. Ici, il est fait un amalgame entre toutes ces sensibilités, mais cela ne change rien à son propos.



Dans un système capitaliste, le producteur se demande s’il va revendre sa production ou la consommer lui-même, il doit faire un arbitrage. Dans la production de bien en territoire socialiste, la communauté qui est propriétaire devra redistribuer cette production. Vient alors la problématique de la répartition de la production et des personnes éligibles à cette répartition.



"Dans la société socialiste, les biens de production sont la propriété exclusive de la collectivité ; ils sont une propriété commune, hors du commerce"



Le terme collectivité est à comprendre au sens de l’ensemble des personnes qui habitent le pays. Il existe aussi des biens collectifs en France, mais cela se limite aux forêts domaniales par exemple dont l’usus (son utilisation) revient au public. Ce sont des biens, des terrains qui sont entretenus par l’Etat, mais qui sont considérés comme des biens de la nation.



Dans un régime socialiste, la monnaie a un rôle plus limité que dans la société capitaliste. Comme les biens de production ne sont pas échangés, mais distribués, peu importe la méthode de distribution, on ne peut connaître les prix et donc leur valeur monétaire. Le calcul de la valeur est empêché.



L’organisme qui va répartir les biens devra faire attention aux rapports d’échanges qui s’établissent dans les transactions entre individus. Il devra modifier ses estimations en même temps que les rapports d’échanges. Peut-être qu’un jour 1 litre de bière vaudra 50 cl de vin rouge et que plusieurs mois après 1 litre de bière ne vaudra plus que 25 cl de vin rouge. Pour ne pas spolier ceux qui veulent du vin rouge au lieu de la bière, l’organisme devra réajuster sa distribution de coupon pour le vin et la bière.

L’organisme devra distribuer des coupons spécifiques à chaque produit, par exemple il ne pourra pas distribuer un coupon « alcool » et laisser les individus arbitrer selon leur désir. Il devra distribuer un coupon pour du vin et un coupon de la bière, etc. Car le risque serait que la demande excède l’offre. Il pourra arbitrer la production a posteriori pour satisfaire une demande croissante en bière, mais il aura forcément un temps de retard.



On suppose la solution suivante : distribuer des bons pour 1 heure travaillée pour que les ouvriers puissent récupérer un bien qui vaut 1 heure de travail. Mais il existe des différences fondamentales entre les métiers. Comment peut-on évaluer la valeur d’une heure d’expertise-comptable à une heure de métallurgie ? Dans une économie socialiste, on ne peut pas. L’attribution est arbitraire.



De même, on ne peut pas arbitrer entre plusieurs projets. On ne pourrait pas par exemple évaluer le coût d’une centrale solaire à un champ éolien ou un parc hydrolien, c’est impossible. Dans une économie capitaliste, on peut mesurer les coûts futurs et la rentabilité espérée, pas dans une économie socialiste. On pourrait à la rigueur estimer la production d’électricité espérée, mais pas le coût pour lequel on l’obtiendrait. Néanmoins Mises nous rappelle qu’il y a des biens non quantifiables tels que la beauté d’un paysage, l’honneur (occuper un territoire étranger par exemple) et que la monnaie a elle-même ses limites. Rappelons que la monnaie n’est qu’un intermédiaire pour effectuer des échanges.



Mises juge qu’une économie sans calcul économique ne peut fonctionner que dans une famille, une petite communauté où une personne peut facilement discerner tous les engrenages de la production. Mais cette vision d’ensemble disparaît quand l’on se place au niveau d’une nation. Une économie ne peut se développer dans un système socialiste, car l’on ne peut préjuger des résultats des différents projets qui se montrent à nous.



Dans une économie capitaliste, les consommateurs vont arbitrer les biens qu’ils vont qualifier de supérieurs aux inférieurs. Bien entendu, Mises ne pouvait pas parler de marketing en 1920, mais c’est une critique que l’on peut apporter. La fonction marketing qui prend de plus en plus de poids dans les entreprises peut créer des mirages pour rendre un bien inférieur en bien supérieur.



Les théoriciens socialistes, nous dit Mises, imaginent que dès que les outils de production appartiennent à la collectivité, il n’y a plus besoin de fixer la valeur du travail, car elle se fixe quotidiennement par l’expérience. Il « suffit » de calculer le nombre d’heures de travail pour chaque produit. Il faut calculer le temps moyen pour produire un bien A et le considérer comme son prix. Mises indique que les socialistes oublient ou omettent de prendre en compte la qualification du travail. Marx considère que tout travail humain peut être « ramené à une somme déterminée de travail simple ». Ce qui est une grossière erreur pour Mises, voire de la naïveté.



Voilà donc ce que nous pouvons retenir de ce livre, il n’y a pas de calcul possible donc pas de possibilité d’avoir une économie développée dans une économie socialiste qui veut la disparition de la monnaie et distribuer des coupons rémunérant le travail.
Lien : https://aviscontraires.wordp..
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