Critiques de M.A. Kuzniar (2)
"Midnight in Everwood" est une réécriture de "Casse-Noisette". Ce conte a connu plusieurs adaptations ; appelé à l'origine "Casse-Noisette et le Roi des Souris", il s'agit d'un récit allemand, publié par un auteur du nom d'Hoffmann en 1816. Toutefois, la version la plus connue est la réécriture d'Alexandre Dumas en 1844. A ce jour, "Casse-Noisette" est surtout dans les mémoires pour être un des ballets les plus populaires, avec les superbes musiques de Tchaïkovski (que j'ai écouté tout le long de ma lecture d'ailleurs !).
Dans cette adaptation pour adultes, Marietta est une jeune femme vivant à l'aube du XXème siècle. Issue de la bonne société, c'est une ballerine de talent, qui se voit obligée toutefois de renoncer à sa passion afin d'entrer dans le monde et se marier. Un dernier spectacle lui est permis le jour de Noël. Alors qu'elle refuse les avances d'un nouveau voisin du nom de Drosselmeier, Marietta va être embarquée dans un autre monde...
J'ai beaucoup apprécié lire ce roman en ce début de décembre, car il est une véritable déclaration d'amour à Noël, et aide parfaitement à se mettre dans l'ambiance des fêtes de fin d'année. L'autre monde, avec ses palais de glace et ses maisons en pain d'épices, transmet l'aspect féérique que l'on attribue en général au conte "Casse-Noisette". J'y ai discerné aussi quelques références à "Narnia".
L'histoire est assez sympathique, bien que simple ; il ne faut pas s'attendre à des rebondissements incroyables, ou à une héroïne très développée. En effet, c'est là que se situerai mon principal reproche ; Marietta a tendance à ne pas être très dégourdie, et est presque constamment sauvée par les autres. Toutefois, cela m'a moins gêné que dans d'autres ouvrages jeunesse que j'ai pu lire. Etant donné qu'il s'agit d'une réécriture de conte, j'ai accepté plus tacitement certaines facilités. Mais très clairement, on est ici sur un ouvrage qui, s'il fut très plaisant à lire, doit 90% de son efficacité à son ambiance.
Les personnages secondaires sont assez sympathiques, j'ai beaucoup aimé Pirlipata et Dellara, tout comme j'ai apprécié le capitaine Legat et la romance discrète de l'intrigue. le grand méchant manque par contre cruellement de profondeur.
Si j'ai beaucoup aimé l'intégration du travail de Tchaïkovski dans cette adaptation, je regrette toutefois qu'une dimension plus magique n'ai pas été donnée à la danse de Marietta. En effet, Drosselmeier et le Roi Gelée sont tous les deux obsédés par son talent et souhaitent l'asservir, mais on ignore pourquoi. Si la danse de Marietta s'était révélée être une sorte de pouvoir une fois passée dans l'autre monde (où la magie existe et est reconnue), je pense que cela aurait ajouté une profondeur supplémentaire et aurait pu donner plus de poids à notre héroïne.
Donc un roman à lire vraiment pour son atmosphère, notamment si vous êtes un amoureux de Noël et de la musique classique. Ce ne sera pas une histoire qui vous coupera le souffle ou qui vous impressionnera de par son développement ; mais si vous la prenez en tant que lecture de Noël, j'ai trouvé qu'elle fonctionnait. A savourer sous un plaid, près de votre sapin, et avec un bon chocolat chaud !
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