Je m'étais habituée à la montagne. Chaque matin de ma vie, j'ouvrais les yeux sur sa rayonnante splendeur. La pureté du ciel, l'éclat des neiges, les grandes ombres qui revêtaient encore les versants boisés, l'ardeur du soleil dans la fraîcheur de l'air, le son argentin des clochettes et celui plus grave des clarines, tout cela me pénétrait le cœur pour y laisser un souvenir impérissable. Durant des heures, je vivais dans l'éblouissement , les yeux fixés sur les neiges lointaines, sans pouvoir les détacher de ce blanc et bleu de rêve, de cette glaçure scintillante, de ces hauteurs de pureté. Maintenant encore, lorsque je rencontre ces deux mots;: neiges éternelles, ils ont gardé leur pouvoir. (p.29)