Magazine Généalogie

Maintenant, la généalogie peut soulever la question des Bourbon Busset, sacrifiés pour servir la cause de l'Etat, en son unité ou sa paix. Ils descendent d'un authentique Bourbon, aîné de la descendance de Robert, comte de Clermont. Avant d'être évêque de Liège, Louis de Bourbon est un prince laïc. Ceci ne peut pas convenir à Louis XI qui songe donner sa fille (Anne de Beaujeu) en mariage au cadet de Louis, Pierre, dans l'espoir de réunir à la couronne de France l'héritage du duché de Bourgogne. Louis s'est marié à Catherine d'Egmont, fille du duc de Gueldre sans attendre l'assentiment du roi. Louis XI a multiplié les pressions, même avec la complicité du duc de Bourgogne et des notables liègeois... Louis et Catherine renoncent à leur amour. Il reçoit les ordres mineurs le 26 février 1466. Auparavant sont nés trois garçons, dont Pierre, de qui descendent les Bourbon Busset actuels. Issus d'un authentique mariage catholique, cette descendance est de toute évidence victime d'une spoliation d'héritage. En 1518, François Ier leur a fait justice en les reconnaissant « nés en loyal mariage ». Pour justifier leurs souverains, des généalogistes tels que Scévole de Sainte-Marthe et le père Anselme accréditent les expressions de « bâtards et enfants naturels » ! Quelle est la situation d'Henri IV vis à vis des cousins ? Une tradition fortement établie veut qu'Henri ait rendu visite à César de Bourbon, comte de Busset pour savoir ses intentions à propos de l'héritage capétien. (...) Il est vrai que de nos jours, encore, l'enjeu est de taille : il s'agit de l'aînesse des Bourbons. Cette aînesse revenant aux comtes de Busset, elle prive certains de leur unique argument.

2517 - [p. 27] Bertrand Dumas de Mascarel