Manuel de Pedrolo

Le deuxième matin du monde est un livre jeunesse plutôt étrange.

C'est un livre de science-fiction post-apocalyptique dont la première partie est franchement intéressante.

Deux gamins survivent à l'apocalypse : Alba, une jeune fille de quatorze ans et Didac un garçon de 9 ans.



Après le choc, l'heure est à la débrouillardise : il faut bien trouver de la nourriture, un endroit où s'abriter... Les deux gamins se mettent même en tête de sauvegarder des livres.

Jusqu'ici tout va bien - d'autant mieux que le style de l'auteur est agréable à lire.



Là où ça se complique c'est lorsque Manuel de Pedrolo décide que les deux gosses ne vont plus se contenter de flirter gentiment comme le feraient n'importe quels gamins seuls au monde. Non, il décide de passer au cran supérieur en faisant d'Alba et de Didac la nouvelle Ève et le nouvel Adam. En d'autres termes, ils doivent repeupler le monde.



Ces deux gosses vont donc avoir des rapports sexuels, la petite va mettre au monde son enfant avec pour projet de coucher avec lui quand il aura l'âge idoine !

Ainsi l'auteur nous propose rien de moins que l'inceste comme solution pour repeupler la planète.

Beurk ? Beurk !!!!



À ce niveau-là, il vaut mieux laisser l'espèce s'éteindre. Ce genre d'idée dans un roman « adulte » m'aurait déjà filé la nausée mais dans un roman jeunesse, j'en reste baba. Je ne comprends pas que personne n'ait trouvé rien à redire quand il a été publié.

On touche quand même au tabou ultime et je ne suis pas sûre que le faire passer comme quelque chose de normal - SF ou pas - soit l'idée du siècle. Mais c'est peut-être moi qui suis réac.

Un des rares romans qui m’ait touché à ce point. Je me rappelle que j’ai lu ce livre quand j’étais plus jeune et je l’ai même relu. C’est un roman qui m’a beaucoup touché, le côté apocalyptique m’a intéressé, l’histoire d’amour m’a énormément plu et marqué mon cœur de jeune adolescente. Enfin, c’était plus que ça, il y a aussi l’apprentissage de la survie, cette indépendance imposée…

Quand je l’ai trouvé dans une braderie, je n’ai pas hésité à le prendre, rien que de le feuilleter, j’ai eu envie de le relire encore une fois. Après, peut-être que je n’aurais pas les mêmes impressions que mes premières lectures, presque vingt ans plus tard mais il me tarde de le relire !

Beaucoup de poésie dans ce roman jeunesse. Il fait partie des découvertes lecture qui ne m'ont pas laissée insensible étant ado. J'ai toujours aimé lire et j'ai été emportée par le récit.



La force des deux personnages, encore enfants, les dangers de la vie, les tracas, les banalités qui refont surface quand on s'y attend le moins et surtout, l'espoir. Autant de choses qui font de ce récit une belle histoire, pas facile à lire quand on est ados et qu'on pense à tout autre chose.



Difficile de se remettre en question, aussi et d'entrevoir les mêmes perspectives mais ça aide à s'ouvrir aux autres, au monde et surtout, à réfléchir.

Je suis tombée par hasard sur ce roman et le titre m'a intrigué. Et me voilà partie...

Bon, le roman date un peu à côté des romans actuels mettant en scène des reconstructions après catastrophes ou apocalypses. J'ai trouvé certains côtés un peu naïfs : une adolescente et un enfant qui veulent à tout prix faire un film pour leurs descendants et sauver des centaines de livres (et notamment des ouvrages érotiques!!! Fantasme de l'écrivain?) alors que leur survie à long terme n'est pas assurée. Ou encore repeupler le monde (le garçon a 9 ans au début de l'histoire et la fille 14 ans). On se demande si ce nest pas plutôt l'auteur qui projette ses désirs ou c'était à la mode dans les années 70.

Bref, une curiosité à lire pour se rappeler des thèmes à la mode dans ces années-là et qui apparaissent même en littérature jeunesse.



A partir de 13-14 ans

Je l'ai lu dans mes cours de catalan, il y a longtemps. Il s'agit d'un roman apocalyptique où la fin du monde se produit en un clignement d'oeil et n'épargne que ceux qui se trouvaient sous l'eau pendant les quelques secondes "mortelles". Les deux protagonistes, un garçon et une fille d'une dizaine d'années plus ou moins se rendent peu à peu compte qu'ils vont devoir former un couple pour repeupler la planète. A la manière de l'île mystérieuse de Jules Vernes, ils doivent faire usage de leurs maigres connaissances pour organiser leur vie. C'est parfois un peu excessif (notamment la toute fin que je ne révèlerai pas), mais ça reste intéressant comme science fiction pour ados. Surtout, c'est un livre publié directement en catalan, donc si vous souhaitez apprendre cette langue ça peut être une bonne porte d'entrée.