Mais surtout, c'était au coeur de la population noire, qui se sentait la plus discriminée, que les mouvements de libération trouvaient le plus d'écho.
Pourquoi ? Le paysage était profondément irrégulier. Il y avait les "Blancs au premier degré", les naturels de la métropole, les "Européens", comme le disait leurs papiers d'identité; les "Blancs au deuxième degré", dont les papiers disaient "naturel du Mozambique", ou autre place coloniale. Et puis les "assimilés": les communautés d'Indiens, très petites, et de Chinois, encore plus résiduelles. Et enfin les Noirs, la majorité écrasante de la population, 98 % qui n'étaient pas citoyens portugais, et qui n'avaient droit qu'à la -Caderneta Indigena- . Il existait des lois différentes pour tous ces groupes. Et des manières différentes d'appliquer la justice et de comprendre les lois du travail. (p. 111)