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Citation de Cielvariable


Écrire. Je dois écrire. Je dois libérer mon esprit de toute cette tension. Un bruit à l’extérieur. Je sens qu’elle est là. Qu’elle m’observe. M’a-t-elle suivi? Non. Impossible. Mais elle parvient toujours à me retrouver. Je sens la peur monter en moi. La peur que tout ce cauchemar soit bel et bien réel. Mon esprit est tordu et tourmenté. Je sens que je suis sur le point de perdre la raison… Voyons, ressaisis-toi! Il doit y avoir une suite logique et une explication scientifique. Pourtant, je cherche… et je ne trouve pas.
Je suis présentement dans une petite chambre de motel. J’ai acheté un carnet et un stylo pour faire ce que je sais faire de mieux: écrire. Écrire pour que quelqu’un sache vraiment ce qui s’est passé si jamais il m’arrive quelque chose. Aussi, pour que personne ne m’oublie, moi.
Je dois percer le mystère de ma disparition. Je ne comprends plus. Les événements que j’ai vécus ces derniers jours n’ont aucun sens. Aucune logique. J’ai le sentiment que le film de ma vie s’efface et que le temps s’effondre.
Par où commencer?
Si je me rappelle bien, tout a commencé par un rêve. Tout commence toujours par un rêve… Je rêve que je tombe à une vitesse prodigieuse. Autour de moi, c’est le vide, le noir complet. Je ne sais pas d’où je viens et encore moins vers quoi je me dirige. Tout ce que je sais, c’est que je m’y dirige… tête première! Je hurle de terreur.
Soudain, un grondement se fait entendre. Puis, peu à peu, celui-ci se transforme en une voix caverneuse qui semble venir du tréfonds des âges. «Alexis… Alexis… Alexis…» La voix n’est pas celle d’un homme, encore moins celle d’une femme. Elle ne provient pas d’un endroit en particulier, mais de partout à la fois. Je sens mon corps, chacune de mes cellules vibrer au rythme de cette voix qui m’appelle.
C’est alors que je vois un point gris apparaître. Je tombe vers ce point qui prend peu à peu la forme d’une espèce de gigantesque géant de pierre. Celui-ci semble surgir du néant. Il lève sa tête casquée et me fixe de son regard vide. Il tend alors un bras vers moi, sa paume fermée, comme s’il voulait me montrer quelque chose, un objet précieux caché au creux de sa main. Le guerrier géant détend ses doigts et je découvre un temple chronosgrec reposant dans sa paume. Je me dirige tout droit vers lui… Je vais aller m’écraser au pied des marches menant à la porte de ce temple! Soudain, le grondement s’arrête.
Le rêve change.
Je me tiens maintenant debout, dans la paume du géant de pierre qui me regarde de toute sa hauteur, au pied des marches du gigantesque temple. Le grondement reprend et s’intensifie de plus en plus…
«Alexis… Protéger… Chronos…»
Tout mon corps tremble et pulse au rythme de cette voix. J’ai l’impression que toutes mes cellules vont éclater et libérer une énergie démentielle. C’est alors que je me réveille en hurlant, le corps en sueur.
***
Bah, me direz-vous, ce n’est pas si mal comme rêve! Peut-être, mais si je vous disais que je fais ce cauchemar de six à huit fois par nuit, et cela depuis trois semaines? Maintenant, que me diriez-vous?
Bien sûr, j’ai tenté d’en trouver la cause! Non, je n’ai pas vu de film d’horreur dernièrement et encore moins de film portant sur la mythologie grecque. Non, je ne mange pas de pizza au hareng fumé avant d’aller dormir! Alors pourquoi? Pourquoi je fais toujours ce même foutu rêve?
C’est devenu une véritable obsession.
J’y pense constamment. J’ai essayé de libérer à plusieurs reprises mon inconscient de toutes ces images étranges. J’ai même utilisé le truc que ma mère m’avait donné pour extérioriser toutes les angoisses qui m’assaillaient à l’adolescence: la peinture. Si bien que ma chambre s’est vite retrouvée envahie de toiles représentant des temples grecs, des géants de pierre et des portraits de moi tombant dans un vide abyssal.
Résultat: aucun résultat! Les rêves n’ont pas cessé et lorsque je me réveille en hurlant, m’extirpant finalement de ce cauchemar inexplicable et beaucoup trop réaliste, je replonge dans l’angoisse en voyant tous ces tableaux qui tapissent les murs de ma chambre.
Pourtant, j’ignorais que ce n’était que le commencement, que l’angoisse allait bientôt atteindre de nouveaux sommets.
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