Marc Fitten

A soixante huit ans Valéria est toujours célibataire. Cette solide paysanne hongroise dotée d'un fort caractère et d'un ample derrière est la terreur de Zivatar. La gaillarde ne s'est jamais mariée car après avoir dénoncé son fiancé aux soviétiques en 1940 parce qu'il refusait de l'épouser, plus aucun mâle n'a envie de l'approcher. Ça lui est bien égal, la solitude ne lui pèse pas. Sa vie dans la ferme héritée de son grand-père lui convient: cultiver ses légumes, s'occuper de ses cochons suffisent à l'occuper et de toute façon tous les hommes du village sont des culs terreux.

Mais après un hiver particulier long et rigoureux, alors que les premières chaleurs printanières réchauffent l'atmosphère, Valéria ressent une envie curieuse: un désir de quelque chose, de n'importe quoi, de n'importe qui.... Alors qu'elle est au marché comme à son habitude, son regard croise celui du potier. Elle ressent immédiatement un attrait irrésistible pour le vieil homme et si l'idée de vivre l'amour au soir de sa vie ne lui été jamais venu à l'esprit, désormais elle ne pense plus qu'à ça. Mais le veuf n'est pas libre ....

Il n'en faut pas plus pour révolutionner la vie de Zivatar. Tout le monde s'en mêle car voir soudain la méchante vieille bique se comporter comme une jeune fille est un événement à ne pas rater ! S'ensuit toute une série de péripéties amoureuses compliquées par l'arrivée d'un ramoneur peu scrupuleux.

Il ne faut pas voir dans ce roman qu'une simple histoire d'amour cocasse. Le véritable propos concerne la difficulté à accepter le changement.

Quand des années de gouvernement socialiste cèdent la place à la démocratie, le village doit faire face à l'inconnu avec l'ouverture sur l'Ouest. Perdu au milieu des steppes, évitant presque tout contact avec le monde, ignoré par les chars allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, les chars russes au cours de la révolution de 1956 et maintenant l'autoroute, Zivatar voit la modernité l'envahir sournoisement sous forme de fruits exotiques et autres nouveautés incongrues.

Ce qui arrive à chacun dans ce livre peut être vu comme une image: on peut être écrasé par le chemin inexorable du progrès ou s'adapter comme Valéria qui a accepté de lever le rideau de fer qui fermait son cœur .

Le village semble tellement figé dans le passé qu'il est difficile de réaliser que l'action se situe après la chute du mur de Berlin dans les années 1990. Ses habitants semblent être les descendants de ceux imaginés par Andrus Kivirähk dans Les groseilles de novembre. Guère plus malins, tout aussi grossiers, ils sont un vrai régal pour lecteur malicieux !

Je suis d'accord avec Caspin... Je l'ai lu aussi jusqu'au bout, car quand je commence un livre je le termine toujours, mais c'était avec peine... Je n'ai pas accroché du tout à l'histoire...

Il n'y a pas beaucoup de pages mais je l'ai trouvé long...

Bref, on va dire que je ne l'ai pas apprécié...

J'ai du mal à comprendre la mauvaise notation de ce livre.

Moi, je me suis régalée de ce moment passé dans un petit village hongrois à l'époque post-soviétique.

Les personnages sont truculents, Valeria en tête mais pas que …

Beaucoup d'humour dans cette histoire d'amour inattendue qui arrive sur le tard ce qui la rend d'autant plus touchante.

Ce premier roman de Marc Fitten et, j'espère, pas le dernier, me fait penser aux livres d'Andreï Kourkov (Le pingouin, Les abeilles grises) ou d'Olga Tokarczuk (Sur les ossements des morts) par la tendresse que chacun de ces auteurs éprouve pour ses personnages.