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Citation de margueriterothe


C’étaient les vers d’un anonyme, un homme malheureux. Peut-être un amant délaissé ? Ignoré ? Un matin, un soir, quelque part, ces mots tristes s’étaient échappés de lui. De toute leur force, ils appelaient pour la délivrance de son âme. On le sentait inconsolable. Ces vers étaient si anciens, que le nom de l’auteur s’était perdu dans les replis du temps. C’était il y a mille ans. Hier, en somme.

Il y a longtemps, plus longtemps que mille ans, à l’abri de la nuit et des dangers extérieurs, dans une cahute à peine éclairée par un feu circonscrit dans un cercle de pierres à même le sol, un homme est accroupi. Parfaitement immobile, les fesses en appui sur ses talons, il semble méditer. Son regard est indifférent au mouvement orangé des ombres qui anime la paroi devant lui. Hormis les crépitements sporadiques du bois qui se consume dans le foyer, la pièce est plongée dans un profond silence. Son esprit est totalement absorbé par une réflexion qui a trait à une émotion, un sentiment, quelque chose qu’il n’a encore jamais éprouvé. Tout au fond de lui, ça fait comme une faiblesse. Comme si son cœur allait déborder de sa poitrine. C’est à cause de Râh. Il n’arrive plus à penser à autre chose sinon à elle, seulement elle. Tout à coup, parce qu’une pensée vient de traverser son esprit, il se saisit d’une brindille, se penche en avant, et tente d’exprimer dans la terre sablonneuse à ses pieds ce qu’il éprouve ; c’est une suite de traits qui ondulent et s’entrecroisent. Lacis symbolique et merveilleux. Un poème abstrait. Une ode à l’amour, malhabile et grandiose.
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