Depuis 1990, le genre policier a, par une rupture dialectique avec sa tradition récente, remis au goût du jour le plaisir de l’écriture d’investigation en la dédouanant de la « blanche » et modifié, grâce à une composition plus littéraire, sa perception par le public. Le travail accompli sur les ressorts du système scripturaire d’enquête, notamment sur les problèmes traités et les enjeux supportés, lui a permis de s’affranchir de la catégorisation méprisante de (sous)-paralittérature ou littérature de gare. Tout en restant ancrée dans la tradition d’une production grand public, héritage du feuilleton populaire, le polar a retrouvé un nouveau souffle. Il a dépassé l’étiquette de giallo, en la complexifiant, pour parvenir à la catégorie plus hybride de noir, terme français utilisé, dans sa fonction de substantif, pour indiquer une narration aux traits distincts du roman traditionnel. (Maria Pia De Paulis-Dalembert, « Introduction »)