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Citation de Charybde2


Le thème de la force publique et de sa mission disciplinaire y reconduit dans tous les cas à la question de l’exercice du pouvoir et du mode de gouvernement, certes, mais aussi à un questionnement sur les motivations psychologiques des actes de violence, aux traumatismes particuliers de l’Histoire italienne contemporaine et en définitive à une remise en cause de la légitimité des fondements juridiques naturels et positifs de l’autorité incarnée par l’État et ses instances. Quel ordre souhaite-on maintenir dans une société où le droit d’exception du recours à la violence policière s’applique régulièrement, où l’autorité s’impose par « un mode ancien d’exercice de la souveraineté, l’atteinte au corps », où la loi est littéralement celle du plus fort et où la force – non plus seulement symbolique – devient seule loi ? Comment faire la justice quand la confiance en l’État et en ses agents, ainsi que dans les structures sociales n’existe plus, sinon en se faisant justice ? Ce sont les questions posées en substance. Les frontières définissant traditionnellement dans le genre policier à l’italienne le bien et le mal, l’ordre et le désordre, la justice et la vengeance sont résolument et sciemment bouleversées dans Le maître des nœuds, Le Blues de Sandrone et Les marques sur la peau. Les répercussions du G8 génois sur un plan anthropologique et structurel y sont sensibles. La réaction provocatrice de Pasolini à l’encontre des manifestants de  1968 et ses mots bienveillants à l’égard des policiers y sont définitivement obsolètes puisque les termes de la proposition sont ici renversés. Si pour les mouvements à l’origine des manifestations de contestation du G8 « un autre monde est possible », pour Carlotto, Dazieri et Tassinari une autre forme d’engagement à travers le roman policier italien est désormais requise. (Sarah Amrani, « »L’impossibilité » du roman policier : criminalisation de la fonction policière après Gênes 2001″)
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