« Il y a quelque chose d’immense et d’absolu dans la nuit qui semble vouloir nous anéantir, comme si l’univers cherchait à se rabattre sur la terre pour la pulvériser.
Je sais qu’il ne faut pas croire ce que suggère l’obscurité, mais on dirait qu’en tirant le rideau sur la lumière, elle déploie celui du délire. Son silence est si dense qu’il se plisse à la manière du velours, festonné d’impalpable. Tendant l’oreille, on croirait déceler tout ce qui s’y agite : soupirs studieux, râles amoureux, luttes de félins, hululements de fous. Le plus effrayant n’est pourtant pas ce qu’on y entend, mais bien ce qu’on croit voir émerger de l’ombre. » (Une robe de chimère, p. 22)