Sanjay avait sûrement raison ; j'avais découvert quelque chose dans ce pays : la légèreté. Une montgolfière était retenue en moi par des poids que l'Inde avait jetés par-dessus bord. Je me sentais aussi vierge que si j'avais arraché et jeté au feu mes vieux carnets pour ne conserver que des pages blanches. Je regardais les autres passagers, je les aimais pour leurs habits colorés, pour leur langue indéchiffrable, leur capacité à me transporter hors de moi-même. Ici, j'avais accepté que le monde possède autant de facettes que de pays, que de peuples, que de personnes. Et que tous avaient leur place.
L'Inde avait coupé le fil de ma vie et tranché net mes illusions.