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Citation de veronique55


Certes, parfois grâce à la dévotion, la vie de tous les jours gagnait en mystère et grandeur, mais nous investissions si fort le sacré d notre puissance de jeu que nous habitions la vie religieuse comme les trottoirs du quartier, saisissant toutes ses particularités, les faisant servir à des usages inattendus.
Ce qui paraissait inutile devenait parfois pour nous essentiel. On avait beau nous dire que l’important est ailleurs, nous revenions sans cesse à l’accessoire, au futile qui faisaient notre joie et nous subissions l’essentiel.
La saponaire poussée « exprès » au bord de l’eau pour qu’on puisse se laver les mains; le mouron semé d’yeux de Jésus et d’yeux de Joseph; la passiflore recélant la couronne d’épines du Christ et les clous de la crucifixion; les graines duveteuses du chardon qui passaient dans l’air de l’été, insaisissables comme des bulles- nous les appelions des « anges » et nous ne doutions pas de leur essence divine à cause de leur couleur et de leur légèreté; les enfants de cœur cachés dans le bouton du coquelicot- d‘où in ne restait plus qu‘à les faire jaillir ; le fruit de l’iris qui ressemblait à une courgette ; toutes ces multiples magies du monde nous apparaissaient comme autant de manifestations de la Providence.
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