AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Nemorino


Mario Vargas Llosa
Mais elle fut enchantée de la finesse de l’évêque, qui lui parla aussi d’art, littérature, musique et histoire avec compétence et bon goût. Quand elle entendait quelqu’un de la sorte, elle ne pouvait éviter d’avoir un sentiment de nostalgie, tant elle mesurait ce qu’elle ne savait pas, tout ce qu’elle n’avait pas lu et ne lirait jamais désormais, car il était bien tard pour combler les lacunes de son éducation. C’est pour cela que George Sand te méprisait, Florita, et pour cela que tu éprouvais toujours, devant cette grande dame des lettres françaises, une paralysante infériorité. « Tu vaux mieux qu’elle, nigaude », l’encourageait Olympe.
Être inculte en plus d’être pauvre, c’était être doublement pauvre, Florita. Elle se le répéta plusieurs fois cette année de sa libération du joug d’André Chazal — 1825 — quand, avec son fils aîné malade, le cadet en nourrice à la campagne, et Aline qui venait de naître, elle dut affronter une circonstance qu’elle n’avait pas prévue, obsédée qu’elle était par la seule idée de se libérer du carcan familial. Ces enfants, il fallait leur donner à manger. Comment faire, en n’ayant pas un centime ?

(Le Paradis - un peu plus loin, page 76)
Commenter  J’apprécie          340





Ont apprécié cette citation (34)voir plus




{* *}