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Citation de Charybde2


La guerre des salamandres combine le capitalisme devenu fou de La fabrique d’absolu avec la révolte apocalyptique des travailleurs de R.U.R. Elle utilise aussi la forme journalistique de La fabrique d’absolu, avec la même brillante extravagance, mais associée désormais à la cohérence supplémentaire fournie par l’articulation précise, hilarante et dévastatrice, par Čapek, de ce qu’on pourrait appeler la logique fantaisiste du capitalisme – le fantasme d’une économie croissant sans fin pour apporter toujours davantage de marchandise à toujours plus de consommateurs – et de la logique fantaisiste également du colonialisme – le rêve d’autochtones invisibles fournissant terres vierges et travail gratuit pour les besoins en expansion de leurs maîtres. Ces deux logiques fantaisistes sont abondamment mises en œuvre dans La guerre des salamandres, mais leur réalisation s’y inverse savamment pour aboutir à de cauchemardesques catastrophes. Tout au long de la découverte des salamandres, de leur inondation du monde et de la destruction de l’humanité, Čapek disperse tout un tas de matériau spécifique, incluant une parodie antifasciste d’Oswald Spengler, ou des allusions directes aux exigences d’Hitler en matière de Lebensraum. Toutefois, la cible fondamentale de la satire, la logique systématique du capitalisme lui-même, est la même dans la fable de 1936 que dans celle de 1921, et demeure tout aussi pertinente aujourd’hui. (Traduction improvisée par votre serviteur)
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